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 Muzio Clementi (1752 1832)

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calbo
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Muzio Clementi (1752 1832) Empty
MessageSujet: Muzio Clementi (1752 1832)   Muzio Clementi (1752 1832) Icon_minitimeMer 11 Avr - 15:10

Muzio Clementi est né à Rome, au coeur de la ville baroque. Son père, modeste argentier de son état, avait épousé une jeune femme d'origine allemande, Magdalena Kaiser. Le jeune Muzio montre précocément des dispositions pour la musique, qui sont encouragés par son père. Son premier professeur, un parent qui devait, par la suite, devenir maître de chapelle à Saint-Pierre de Rome, fut assez rapidement remplacé par l'organiste Giovanni Corticelli, par le chanteur Guiseppe Santarelli, spécialiste des polyphonies anciennes, et enfin par Gaetano Carpani, qui lui enseigna le contrepoint. Dès l'âge de douze ans, Muzio Clementi est nommé organiste à San Lorenzo in Damaso (la paroisse où il est né), où il perçoit un écu par mois. Il compose là sa première messe à double choeur avant d'avoir atteint l'âge de treize ans. La chance veut qu'il soit entendu un jour par un touriste britannique, Peter Beckford, cousin du futur écrivain William Beckford (1759-1844), l'auteur de Vathek. Séduit par la virtuosité du jeune prodige, remarquant l'impécuniosité de sa famille, Beckford propose au père de prendre son fils en pension dans sa propriété familiale de Fonthill Abbey, dans le Dorsetshire, en tant que claveciniste à résidence. Non seulement il envisage de donner à l'enfant une éducation générale et artistique, mais, pour dédommager la famille des recettes que son métier d'organiste aurait pu amener au budget collectif, il s'engage à payer au père une pension trimestrielle jusqu'aux vingt et un ans de Muzio. L'accord étant conclu, Clementi vivra dorénavant en Angleterre (où il est encore considéré comme un "musicien anglais", île dont il ne s'évadera plus tard que pour quelques voyages dans les capitales européennes, au cours desquels il prendra le temps de venir saluer sa famille à Rome. Beckford, revenu dans son Dorest natal, fit donner à Muzio Clementi les moyens d'une formation technique systématique destinée à le préparer à son futur métier de virtuose du clavecin. Les partitions de Corelli, Scarlatti, Paradisi se succèdent sur le pupitre, mais celles aussi de Haendel, de Jean-Sébastien Bach et de Carl Philipp Emanuel Bach. De cette époque datent également plusieurs partitions dans le style sacré, qui dénotent une évidente continuité avec les genres polyphoniques appris et pratiqués à Rome, ainsi que les premières Sonates pour le clavier, dont les six dédiées à son protecteur Beckford, parues comme opus 1, et deux autres conservées actuellement à l'état de manuscrits à la Bibliothèque nationale de Paris.
En 1773, alors que Muzio atteint ses vingt ans et que son contrat est arrivé à expiration, le jeune virtuose et compositeur se rend à Londres avec l'évidente intention d'y entreprendre une carrière de virtuose du clavier un peu moins anonyme que celle à laquelle il était condamné entre les murs de Fonthill Abbey. La concurrence est rude, puisque la capitale britannique attire à cette époque des virtuoses de toute l'Europe, des charlatans et d'authentiques musiciens, exhibés dans les institutions musicales qui vont de la société de musique de chambre à celle des concerts orchestraux en passant par l'opéra ou les récitals d'orgue. Clementi ne semble pas avoir connu de succès public marquant, au moins jusqu'en 1780. Il est contraint, pour subsister, d'accepter un emploi de claveciniste accompagnateur au King's Theater, la scène londonienne spécialisée dans l'opéra italien, lequel commence à être fort contesté. Le compositeur sort toutefois de l'anonymat en publiant trois recueils de partitions (ses opus 2, 3 et 4) comprenant deux recueils de six sonates pour le clavier, et un recueil regroupant trois pièces à quatre mains et trois sonates à deux mains. Pour s'adapter à un marché des amateurs, ces pages prévoient un accompagnement ad libitum pour flûte ou violon (qui reprend la mains droite du piano) accessible aux instrumentistes de compétence moyenne. En conjuguant les facilités du bel canto, les ports de voix à l'italienne, quelques allusions contrapuntiques et une expressivité propre au style galant, Muzio Clementi atteint sa cible commerciale, et ses partitions font le tour de Londres. Il a enfin obtenu le succès qu'il désirait, en profite pour se faire reconnaître comme compositeur au cours de quelques concerts, et s'en va effectuer sa première tournée sur le continent.
La première étape est Paris, où le jeune musicien est admis à jouer devant le reine Marie-Antoinette. Celle-ci, appréciant les qualités du virtuose, lui remet une lettre de recommandation pour son frère, l'empereur d'Autriche Joseph II. Clementi reprend alors la route en direction de Vienne En chemin, il s'arrête à Strasbourg et à Munich, où il se fait entendre de deux autres têtes couronnées appréciant la musique, le prince Maximilien Joseph, et le prince -électeur de Bavière Karl Theodor. Arrivé à Vienne à la fin de l'automne 1781, Clementi se présente au palais de l'empereur et remet ses lettres de recommandations. Joseph II, de façon impromptue, organise aussitôt un duel au clavier avec Mozart. Clementi a laissé dans ses souvenirs un récit plutôt évasif de cet épisode: " J'étais à Vienne depuis quelques jours seulement lorsque je reçus de l'empereur une invitation à me faire entendre devant lui comme pianiste. J'étais tout juste entré dans la salle de musique que je trouvai quelqu'un que je pris pour un chambellan de l'empereur, à en juger par son élégance. A peine avons-nous commencé à converser que nous avons parlé de musique, et découvert que nous étions collègues; nous nous présentâmes amicalement: Mozart, Clementi (...). Je n'avais encore jamais entendu quelqu'un jouer avec autant d'esprit et autant de grâce. Ce qui me plut par -dessus tout, ce fut un adagio et quelques variations improvisées dont l'empereur avait donné le thème et que, en nous accompagnant à tour de rôle, nous devions jouer tour à tour." La version donnée par Mozart du même épisode dans une lettre à son père, est moins aimable. Héritant de la haine qu' éprouvait son père à l'égard des musiciens transalpins, Mozart lâchera un jour à propos de Clementi: " C'est un charlatan, comme tous les Italiens." Pour en revenir à la confrontation organisée par l'empereur, c'est Mozart qui la remporte, ainsi que les 50 Ducats mis en jeu par la générosité impériale. En 1783, ayant achevé sa première tournée sur le continent, Clementi revint à Londres, mais il y abrège son séjour. Il repart après quelques semaines pour une seconde tournée européenne, avec deux objectifs: donner plus de concerts, et rejoindre à Lyon, une demoiselle dont il s'est amourraché au cours de la première tournée. L'aventure lyonnaise allait toutefois le conduire à une cruelle déception: le père interdit en effet à sa fille d'épouser un pianiste. Le coeur brisé, le musicien se réfugie en Suisse, à Berne, et se lance dans l'étude de la théorie musicale et des sciences naturelles pour se distraire l'esprit. Puis, revenu de son émoi, il achève sa tournée et regagne Londres, où il publie en 1785 plusieurs recueils de sonates. Virtuose à la mode auprès de la bonne société, il multiplie les leçons et les concerts. Ceux-ci sont accueillis dans la liesse; ils lui permettent d'augmenter les tarifs de ses leçons, et ils assurent le succès de ses recueils de partitions, dont les éditions se multiplient. Les riches salons s'arrachent le virtuose pour leurs soirées musicales, et Clementi se trouve bientôt nanti de confortables réserves financières. Un nuage va bientôt poindre dans ce ciel serein: l'arrivée de Haydn à Londres en 1791, sous la houlette de l'organisateur de concerts Salomon, qui en lui assure la promotion. Les symphonies et les concertos pour piano du compositeur allemand infléchissent progressivement le goût anglais, jamais très bien fixé, vers une musique plus construite. Clementi tente de réagir en composant à son tour des symphonies, mais elles ne sont pas accueillies comme il l'espérait.
La concurrence de Haydn, renouvelée lors du second séjour anglais de celui-ci, en 1794-1795, ainsi que son désir de promotion sociale et d'intégration à la bourgeoisie britannique conduisent Clementi à changer de métier. Vers la fin du siècle, il investit les capitaux qu'il a mis de côté jusqu'alors dans deux affaires complémentaires: l'édition musicale et la vente de pianos. De tempérament plus commercial qu'industrieux, formé aux langues étrangères, disposant de nombreux contacts dans toute l'Europe, il a laissé à son associé, William Collard, le soin de l'organisation et de la fabrication, et entreprend de son côté de nombreux voyages destinés à promouvoir les produits de la firme Collard-Clementi. En huit années, entre 1802 et 1810, on le rencontre ainsi dans toutes les villes du continent et jusqu'en Russie.Délaissant entièrement la composition, il passe de diligence en coche, d'hôtel en palace, écrivant régulièrement à Collard pour l'instruire des commandes en cours, des livraisons à opérer, des modifications à apporter aux instruments, de la qualité de la construction, du soin particulier à prendre pour telle ou telle commande. L'un des principaux assistants de Clementi dans ce fructueux commerce (et probablement l'une de ses victimes), fut le virtuose irlandais John Field, son ancien élève en piano et en composition, qui devait se tenir à disposition de la clientèle pour les démonstrations de virtuosité lorsque son maître s'exhibait ailleurs, tant à Londres même que dans ses tournées européennes. Il existait, entre la famille de Field et Clementi, une sorte de contrat comparable à celui qui avait lié Beckford et les Clementi. Mais le virtuose se montra beaucoup plus avare que son ancien protecteur. Field restera à Saint-Pétersbourg, l'une des étapes de la tournée de Clementi, où il vivra durant un peu moins de trente ans à partir de 1808 et composera des Nocturnes appréciés qui lanceront un genre auquel Chopin donnera ses lettres de noblesse. L'affaire d'édition de Muzio lui rapporte, elle aussi, un confortable pécule. En ce temps où la photocopieuse n'avait d'autre équivalent que la copie manuelle, longue, fastidieuse et source de fautes, les partitions se vendaient bien. L'art de l'éditeur consistait bien évidemment à faire entrer les grandes signatures dans son catalogue. En 1807, après de longues manoeuvres d'approche, Clementi parvient à faire signer à Beethoven un contrat duquel le compositeur de Bonn lui concède l'exclusivité d'un certain nombre d'oeuvres sur le marché anglais. Ce travail commercial, assez éloigné de celui de créateur, distrait Clementi de ses déconvenues affectives. Marié en 1804 à Berlin avec CarolineLehmann, il la perd l'année suivante au moment de la naissance de leur fils Carl. Il confie alors l'enfant à ses grands-parents et cherche à oublier son propre chagrin dans le travail. A cette époque, il abandonne pratiquement toute activité musicale. Le peu de temps libre que lui laisse son entreprise est entièrement consacré à la rédaction d'un monumental ouvrage pédagogique et didactique destiné à compléter de manière très fonctionnelle la vente des pianos: Gradus ad Parnassum ou l'art de toucher le piano démontré par exercices dans le style sévère et dans le style élégant. Il s'agit d'un recueil d'une centaine d'études dont le titre latin se démarque de celui d'un traité théorique homonyme dû au compositeur autrichien Johann Joseph Fux (1660-1741), qui servit à la formation d'une grande partie des compositeurs baroques allemands. Les modèles que Clementi garde à l'esprit en rédigeant son traité sont ceux, indépassables dans leur genre, du Clavier bien tempéré de Bach, ou des Sonates de Scarlatti. Toutefois, à l'inverse de ses géniaux prédécesseurs, il cherche moins à explorer en tant que compositeur des formes d'écriture musicale qu'à mettre au point une pédagogie analytique très précise permettant à l'élève de progresser dans sa formation technique en décomposant en groupes d'exercices les difficultés qu'il va rencontrer: gammes, vélocité de la main droite, de la main gauche, accords plaqués, arpèges, notes doublées, octaves, etc. Toutes les méthodes qui suivront celle-ci en prendront les leçons, et non pas seulement les méthodes de piano mais aussi, par exemple, celles de guitare. En outre, on peut entendre dans quelques études du troisième volume comme une anticipation de l'art de Chopin, avec une harmonie très développée à la main gauche avec une grande liberté de ton dans le traitement d'une mélodie ornée à la main droite. Haydn avait manifesté plus que de l'intérêt pour les premières Sonates de Clementi; Beethoven vouera une admiration forcée aux suivantes, les préférant même à celles de Mozart. La fin du Gradus ouvre à la fois vers Beethoven et vers Chopin, ce qui est la marque d'un réel génie d'anticipation. Après la publication de l'ouvrage à Paris et à Leipzig, en 1817, Clementi se remet à la composition et à la direction d'orchestre. Remarié, père de famille, il connaît une nouvelle période glorieuse dans sa vie musicale, travaillant, à l'abri des besoins, pour son réel plaisir. Après un dernier voyage en Italie en 1826, il rentre en Angleterre, vend sa maison de Kensington et se retire à la campagne dans le Hertfordshire, puis dans le Worcestshire. C'est là qu'il mourra, le 13 mars 1832. Londres en deuil lui offrira des funérailles à Westminster, mais non pas de sépulture dans l'abbaye où reposent Purcell et Haendel. Sa musique de piano ne connaîtra pas d'éclipse et trouvera son accomplissement dans les oeuvres de Chopin et de Liszt, auxquelles il avait ouvert la voie en affranchissant le piano de la tutelle du clavecin. Ses partitions d'orchestre, quant à elles, seront longtemps oubliées. De ses vingt Symphonies, pourtant jouées dans plusieurs capitales, quatre seulement seront retrouvées, en 1917, lors de l'achat de la collection du musicologue britannique William Commings par la bibliothèque du Congrès de Washington. Elles ont été étudiées, révisées puis éditées par le chef et compositeur italien Alfredo Casella (1883-1947). Celui-ci notait en 1936, dans un article de la Revue musicale présentant sa découverte, que Clementi fut "un des principaux compositeurs de son temps, et à coup sûr le seul symphoniste que l'Italie puisse opposer, dans tout le siècle dernier, aux grands allemands". Le seul aussi qui, aux facilités du melodramma, ait préféré les exigences de la musique pure, celles de la symphonie et de la sonate.

source : http://membres.multimania.fr/musiqueclassique/compositeurs.htm
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