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 Christian Ferras (1933 1982)

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calbo
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MessageSujet: Christian Ferras (1933 1982)   Christian Ferras (1933 1982) Icon_minitimeMar 8 Mai - 13:14

Christian Ferras est un violoniste français né au Touquet le 17 juin 1933 et mort à Paris le 14 septembre 1982. C’est à l’âge de sept ans que Christian Ferras reçoit comme cadeau un petit violon, offert par son père pour le distraire d’une maladie qui le tient alité. Après quelques jours seulement, le jeune enfant, passionné par son « nouveau jouet » le pratique déjà trois heures par jour, ce qui n'est pas pour déplaire au père de Christian ex-violoniste, anciennement élève de Marcel Chailley, qui ne s'était pas lancé dans une carrière non pas faute de talent, d’après son propre fils, mais à cause d’une grave blessure reçue à la paume de la main. Le jeune Christian est admis au conservatoire de Nice en 1941, dans la classe de Charles Bistesi, ancien élève du grand violoniste-compositeur franco-belge Eugène Ysaÿe, et y obtient deux ans plus tard le Premier Prix de violon. À l'âge de onze ans, il entre au Conservatoire de Paris, dans la classe de René Benedetti en violon et dans celle de Joseph Calvet en musique de chambre. En 1946, il remporte le Premier Prix dans les deux disciplines et commence sa carrière en rejoignant l'Orchestre Pasdeloup sous la direction d'Albert Wolff, puis de Paul Paray. Vainqueur en 1948 du Premier Prix du Concours International de Scheveningen, avec, entre autre, Yehudi Menuhin comme juré, le jeune Christian se fait remarquer pour son talent et ses extraordianires facilités « [ses] deux collègues du jury [avaient] compris qu’il s’agissait d’un très grand virtuose et musicien. » (dixit. Y. Menuhin). De cette époque date sa rencontre avec Georges Enesco, violoniste et compositeur roumain qui devait plus tard devenir son mentor « Bien que j’aie reçu ma formation technique auprès d’autres professeurs, je me considère, en principe, comme son élève » écrira-t-il plus tard. En 1949, soit à l'âge de seize ans, il remporte le Second Prix (le Premier Prix n'étant pas attribué) du prestigieux Concours international Marguerite-Long-Jacques-Thibaud. C'est à cette période qu'il rencontre Pierre Barbizet, son aîné de onze ans avec qui il formera l'un des plus fameux tandems de l'histoire des duos piano - violon.
Il enregistre en 1950 un disque avec, entre autres, Jean-Pierre Rampal et Georges Enesco. Mais sa carrière est véritablement lancée quand il est appelé par Karl Böhm à l'Orchestre philharmonique de Vienne en 1951. Commence ensuite une tournée de concerts notamment au Japon et en Amérique du Sud. En 1954, il enregistre le Concerto de Brahms avec Carl Schuricht : c'est son premier enregistrement a réellement rencontrer le succès. L'année 1959 est une année faste pour Christian Ferras : il débute sa carrière aux États-Unis en jouant le Concerto de Brahms sous la direction de Charles Münch, il enregistre le Double concerto de Bach avec Yehudi Menuhin, il joue au Festival de Prades avec Pablo Casals et Wilhelm Kempff. Sortiront alors chez EMI beaucoup de disques comme l’intégrale des sonates de Beethoven avec Barbizet en 1958, le Concerto "À la mémoire d'un ange" et le Concerto de chambre d’Alban Berg... En 1964 débute sa célèbre collaboration avec Herbert von Karajan avec pour aboutissement les enregistrements chez Deutsche Grammophon des concertos de Brahms, Sibelius, Tchaikovsky, Beethoven, et ceux de Bach, qui deviennent rapidement des références. Sa profondeur de son et sa grande musicalité valent à Christian Ferras d'être le violoniste soliste préféré du chef d'orchestre allemand, qui dira de lui: « Son génie, c'est le pressentiment du jeu de l'autre. » Il enregistre, toujours chez DG, des sonates avec Pierre Barbizet et un disque de bis avec au piano Jean-Claude Ambrosini. Ce sera l’apogée de sa carrière : il est invité par les plus grands orchestres et les plus grands chefs. Mais malheureusement Christian Ferras, sérieusement alcoolique, doit mettre un terme à sa brillante carrière et est forcé de suivre une cure de désintoxication. En 1975, il est nommé au Conservatoire de Paris, mais ne donne plus de concerts, toujours à cause de ses problèmes de santé, auxquels s'ajoutent de graves difficultés financières, qui l'obligent à vendre un de ses deux Stradivarius pour rembourser des dettes de jeu. Le 9 mars 1982, Christian Ferras retrouve la scène avec Alain Lefèvre puis le 6 mai avec Pierre Barbizet. Il apparaît une dernière fois en concert à Vichy le 25 août 1982 et se donne la mort une vingtaine de jours plus tard, le 14 septembre 1982.
Christian Ferras était un artiste passionné et instinctif. « C’était avant tout un artiste instinctif » (Philippe Aïche, ancien élève de C. Ferras) qui ne faisait jamais de grandes et longues recherches sur les œuvres afin de savoir de quelle manière il devait les interpréter. Il préférait en effet les jouer comme il le sentait, en se fiant à son instinct de musicien et à ses propres goûts. Pierre Barbizet rapporte qu’il ne justifiait jamais ses choix d’interprétations en parlant de ce qu’aurait fait les musiciens à l’époque ou de ce qu’auraient voulu entendre le compositeur mais seulement en disant « Ca sonne mieux ainsi ! » Il n’hésitait pas à changer le texte (nuances, phrasé, parfois même les notes). C’est en partie ce qui rend ses enregistrements si personnels. Sa position était également très personnelle, et inimitable. Il disait d’ailleurs à ses élèves en parlant de sa tenue de violon qu’il savait complètement atypique « N’essayez pas de faire comme moi »[3]. Sa main gauche extrêmement mobile ne semblait pas connaître les positions, toujours à cheval, jouant en crabe, et utilisant des doigtés incroyables (on peut entendre de nombreuses substitutions glissées dans ces enregistrements), ce qui d’ailleurs donnait cette impression de fluidité dans les phrases mélodiques, et ces couleurs caractéristiques qui permettent de reconnaître Christian Ferras entre milles autres violonistes. Sa tenue d’archet aussi était très spéciale : le pouce toujours à l’envers, l’index très haut, le petit doigt écrasé et très rarement posé sur la baguette, le coude très haut, et jouant beaucoup de l’épaule (notamment dans les détachés rapides). Bref, tout ce qu’un jeune élève violoniste ne doit pas faire ! Il tenait également son violon très haut, posé sur l’épaule et non pas sur la clavicule, l’oreille collée à la mentonnière.
Mais le jeu à proprement parler de Christian Ferras se caractérise par sa sonorité. « On n’a pas retrouvé la sonorité de Ferras, c’était quelque chose de merveilleux. Il avait une espèce de chaleur de son, de velouté. » (Pierre Barbizet) Sa sonorité était puissante, profonde, intensifiée par un vibrato qu’il pouvait serrer et accélérer jusqu’à atteindre des sommets d'une grande tension. « Qui n'a pas succombé à la chaleur vibrante, au tempérament si généreux de ce grand violoniste qu'était Christian Ferras ? [...] Peu d'artistes m'ont impressionné par cette puissance de jeu, cette sonorité brûlante qui n'excluait ni la tendresse ni le charme » dira de lui Patrice Fontanarosa (violoniste français et professeur au CNSM de Paris). Mais il régnait un grand paradoxe entre le jeu et la personnalité de Christian Ferras : « De nature très discrète, j'ai le souvenir d'une personne timide et gentille, ne pratiquant jamais le tutoiement et dont le comportement contrastait avec son jeu large et affirmé » (Gérard Poulet, violoniste français et professeur au CNSM de Paris). Et cette timidité, ce malêtre, peuvent être ressenti dans son jeu : « Mais à travers cette puissance et ce jeu lumineux, intense, on sent constamment une sorte de fragilité ... ce qui rend son jeu extrêmement touchant et émouvant. » (Thierry Brodard, ancien premier violon du quatuor Parisii). La vie de Christian Ferras reste un mystère. Enfant extrêmement doué, on sait qu’il avait énormément travaillé. Son père, d'une grande intransigeance, l’empêchait d’aller jouer avec les autres enfants, ce dont il parlait toujours avec regret. En effet sa vie entière a toujours été consacrée exclusivement au violon, que ce soit pendant son enfance, ou même plus tard, alors qu’il était adulte. Il se plaignait souvent, notamment à ses élèves du Conservatoire, d’avoir tout fait trop vite. À seize ans, il avait déjà fait plusieurs fois le tour du monde, avait tout vu, puis avait rapidement gagné suffisamment d’argent pour pouvoir s’offrir tout ce qu’il désirait et cela le laissa très vite blasé. Il se sentait très seul : il était fils unique, son mariage n’a pas été heureux, il n’eut pas d’enfants et « il parlait de son chien comme de son fils » (Philippe Aïche). De plus, il ne supportait plus la pression et lorsqu'il se rendit compte qu'il ne jouait plus aussi bien que lors de son "apogée", il plongea dans une grave dépression nerveuse. Et c'est ainsi que, taciturne et solitaire, cet être en mal de joie et de bonheur, après avoir sombré dans l'alcoolisme et dans la dépression, se suicida, à l'âge de 49 ans, laissant orpheline une génération d'élèves et de violonistes français. "Ferras était un désespéré, mais pas au sens personnel, ni au sens métaphysique. Est-ce que c'est le fatum ? Est-ce que c'est grec ? C'est peut être grec ? C'est peut être Oreste ... Mais il n'y pas d'Hermione. Oreste sans Hermione, qu'est-ce que ça donne ?"
C’est donc en 1949, en passant le Concours international Marguerite-Long-Jacques-Thibaud que Christian Ferras fait la rencontre du pianiste Pierre Barbizet, de onze ans son aîné, puisqu'en effet, à l'époque, les violonistes et les pianistes concouraient en même temps. Après l’avoir entendu répété le 4e concerto de Beethoven, le jeune violoniste, alors seulement âgé de 16 ans, aurait dit à son père « C’est avec lui que je veux jouer ». Car effectivement la famille Ferras cherche un pianiste avec lequel Christian pourrait former un duo solide et de qualité. Quelques temps après le concours, Antoinette, la mère de Christian, se décide à appeler Pierre Barbizet pour lui proposer une collaboration avec son fils. Le pianiste accepte et organise immédiatement deux concerts dans une salle du conservatoire d’Amiens, conservatoire où il enseigne. Mais la famille Ferras ayant raté leur train, le jeune violoniste arrive en retard au premier concert, alors que Barbizet s’apprêtait à jouer un récital pour piano seul pensant que le jeune garçon avait annulé. Il courut jusque dans la salle, enleva sa veste, sortit son violon et se planta devant le piano. Les deux musiciens jouèrent alors la sonate en la majeur KV 526 de Mozart, la sonate « Le Trille du Diable » de Tartini, la Polonaise de Wieniawsky, la Havanaise de Saint-Saëns, la sonate de Debussy, la Canzonetta de Tchaïkovski et Tzigane de Ravel. C’était la toute première fois qu’ils jouaient ensemble et plusieurs années plus tard Pierre Barbizet se souvient que d’emblée « C’était ÇA ! […] Ce jour-là à trois heures dix, c’était comme aujourd’hui. On respirait ensemble, on était ensemble et il n’y avait pas de problème». Le duo part très peu de temps après en tournée en Espagne. En plus d’une parfaite harmonie musicale et donc professionnelle, il se crée une véritable complicité et même amitié entre les deux musiciens. Le pianiste deviendra un compagnon de jeux dans la musique bien entendu ainsi que dans les loisirs pour son jeune associé encore adolescent. Il participera pour beaucoup à son ouverture au monde et à la culture. En effet, le jeune Christian aimait que son ami lui parle de théâtre, de littérature lorsqu’ils étaient en voiture et se rendait à des concerts. Le pianiste l’entraînait souvent lors de leurs tournées dans les musées des grandes villes dans lesquelles ils jouaient. Et lors de vacances à la mer, Pierre Barbizet rapporte qu’il était pour le jeune garçon un partenaire au football. « Je crois avoir eu un rôle assez bénéfique » dira plus tard le pianiste. Le duo n’attendra que très peu avant d’enregistrer ses premiers disques. Leur collaboration sera effectivement très prolifique et extrêmement variée. Ils s’attaqueront bien sur au répertoire français comme les deux sonates de Fauré, la sonate de Debussy, de Franck, de Lekeu, les danseries de Delvincourt, Tzigane de Ravel et même le concert de Chausson avec le quatuor Parrenin, au répertoire classique (sonates de Mozart) et romantique avec les dix sonates de Beethoven, les deux sonates et les trois romances de Schumann, les trois sonates de Brahms ainsi qu’à la musique plus moderne comme la 2e sonate de Bartok ou la 3e sonate d’Enesco. Leur collaboration fut d’une grande fidélité puisque excepté quelques enregistrements vidéos (sonate de Debussy, pièce en forme de Habanera et Tzigane de Ravel, Sonate n° 2 de Bartok en 1961/1962 avec Guy Bourassa, la Chanson russe de Stravinsky en 1963 avec Robert Weisz ainsi que la Berceuse de Fauré et Hora Staccato de Dinicu en 1973 avec Pierre Petit) et un disque de « bis de violon » enregistré en 1969 avec Jean-Claude Ambrosini, Christian Ferras n’a jamais enregistré et que très rarement joué avec d’autres pianistes que Pierre Barbizet. Une telle exclusivité chez un concertiste de la notoriété de Christian Ferras reste très rare. Christian Ferras ne joua pas toujours sur d'excellents instruments. Effectivement, il débuta sa carrière sur une copie de Guarneri réalisée en 1949 par Max Millant, puis sur une copie de Stradivarius de 1952. À ce propos, Étienne Vatelot raconte que lors d'un des premiers récitals du jeune violoniste, son professeur, Benedetti demanda à Vatelot ce qu'il pensait du violon joué par Christian. Ce à quoi le luthier répondit qu'il lui semblait s'agir d'un très bon violon moderne. « Non ! Christian joue un violon de Guarnerius ! » rétorqua alors Benedetti. Le récital terminé, Vatelot se rendit dans la loge du jeune violoniste, et lui demanda s'il était possible de voir l'instrument. « La boîte est fermée ! » répondit-il et ils en restèrent là. Mais un jour, plusieurs années plus tard, M. Ferras père se présenta à l'atelier du célèbre luthier, et exprima le souhait de la famille Ferras d’acheter pour le jeune Christian un beau violon. Devant la surprise de Vatelot, il fut obligé d’avouer que l’instrument de son fils n’était pas un Guarnerius, mais un violon moderne de Roger et Max Millant mais que maintenant, Christian désirait jouer un violon de Stradivarius. Quelque temps plus tard, le luthier mit enfin la main sur un Stradivarius de 1721 « Le Président ». Le jeune violoniste l’essaya et, satisfait, l’acheta. Après plusieurs années passées avec ce violon, il demanda à Etienne Vatelot de lui en rechercher un autre, « avec un Sol plus gras et un peu plus ample », selon ses propres termes. Quelque temps plus tard, alors qu’il était en voyage à Londres chez Phillips Hill, celui-ci lui montra un splendide Stradivarius de 1728, le « Milanollo ». Après avoir demandé la permission de passer l’archet sur le violon, le luthier se rendit compte qu’il avait une sonorité qui conviendrait parfaitement à Ferras. Phillips Hill confia alors l’instrument et, de retour à Paris, Vatelot fit essayer immédiatement cet instrument à Christian. Ce fut une révélation et il se sépara donc du « Président » pour acquérir le « Milanollo ». Ce violon, le « Milanollo » avait appartenu, avant d’être joué par Christian Ferras, à plusieurs illustres violonistes comme Giovanni Battista Viotti, Niccolo Paganini et Teresa Milanollo.

source : wikipédia
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