Gregorio Allegri (né en 1582 à Rome - mort le 17 février 1652, dans la même ville) était un religieux et un compositeur italien . Probablement apparenté au peintre le Corrège, il est considéré comme l'un des compositeurs romains les plus importants de son temps. Il est l'auteur d'un très célèbre Miserere. Il vécut principalement à Rome et y mourut. Gregorio Allegri étudie la musique, avec plusieurs de ses frères, auprès de Giovanni Maria Nanino, ami très proche de Palestrina, à la chapelle Saint-Louis des français à Rome où il entre en 1591. Étant destiné à la carrière ecclésiastique[1], il obtient un bénéfice de la cathédrale de Fermo. Il y compose un grand nombre de motets et d’autres pièces de musique religieuse qui lui valurent d’être remarqué par le pape Urbain VIII qui l’engage dans le chœur de la Chapelle Sixtine. Il garde cette position de décembre 1629 jusqu’à son décès. Il y est élu Maître de chapelle en 1650. Il est de caractère particulièrement simple et agréable.
Parmi ses compositions on trouve deux recueils de concerts à 5 voix publiés en 1618 et 1619, deux recueils de motets à 6 voix publiés en 1621, une sinfonia à 4 parties, cinq messes, deux mises en musique des Lamentations du prophète Jérémie ainsi que de nombreux motets qui ne furent pas publiés de son vivant. Il est l'un des premiers compositeurs d'œuvres pour instrument à cordes et le fameux érudit jésuite Athanasius Kircher en a repris un exemple dans son traité de la Musurgia. La plupart des ouvrages d'Allegri ressortissent au style concertant du premier baroque. C'est particulièrement vrai de sa musique instrumentale. Cependant, les œuvres destinées à la Chapelle Sixtine sont dans la lignée des compositions de Palestrina et dans certains cas, elles sont même écrites dans un style encore plus pur et dépouillé de toute ornementation.
L'œuvre la plus fameuse — et de loin — qu'a écrite Allegri est sans conteste son célèbre Miserere, que l'on continue à chanter chaque année à la Chapelle Sixtine pendant la Semaine sainte. Il est écrit pour deux chœurs, l'un à quatre voix, et l'autre à cinq. L'un des chœurs chante une version simple du thème original de l'hymne et l'autre chœur, à quelque distance, en chante un commentaire orné. C'est un des meilleurs exemples du style polyphonique de la Renaissance désigné au XVIIe siècle comme stile antico ou prima prattica, et il dénote les influences combinées des écoles romaine (Palestrina) et vénitienne (les Gabrieli, le double chœur). De façon amusante, le Miserere d'Allegri est un des exemples de la polyphonie de la Renaissance qui a été un des plus favorisés par l'édition discographique alors qu'il a été composé à l'époque baroque, quand cette polyphonie était vraiment passée de mode. Cet ouvrage a acquis une réputation mythique de mystère et d'inaccessibilité pendant les siècles écoulés depuis sa composition jusqu'à l'époque moderne. En effet, le Vatican en avait interdit la reproduction et la diffusion pour en préserver le caractère unique. Mais en 1769, le jeune Mozart, alors âgé de quatorze ans, fit un voyage à Rome avec son père ; il entendit le Miserere d'Allegri à deux reprises et put en restituer la partition de mémoire (à la première ou seconde écoute, selon les sources). Cette restitution fut acquise et publiée en Angleterre par le Dr Burney, historien de la musique et voyageur renommé. L'éditeur de Leipzig Breitkopf et Härtel publia ensuite l'ensemble de la musique chantée à Rome pendant la Semaine Sainte, y compris le Miserere d'Allegri. Felix Mendelssohn-Bartholdy a témoigné dans une de ses lettres de l'impression extraordinaire causée par cette musique pendant les cérémonies.
source : wikipédia