La notion « romantique » désigne la musique qui s'échelonne du début XIXe jusqu'au tout début XXe siècle. La musique, comme la peinture, est influencée par le romantisme qui, à l'origine, est un mouvement littéraire. La musique romantique vise ici à susciter l'émotion, à bouleverser. Le piano-forte, en remplaçant le clavecin, permet désormais d'exploiter de puissants contrastes de dynamique. De la même façon, l'orchestration devient de plus en plus audacieuse et élaborée, d'autant plus que certains instruments, comme par exemple le cor, sont modifiés par les facteurs d'instruments de manière à devenir plus maniables. Les sonorités inventées par les romantiques sont particulièrement colorées et évocatrices, davantage en tout cas que chez des classiques comme Haydn ou Mozart. À la jonction de ces deux courants se situe la puissante personnalité de Ludwig van Beethoven, dont les premières œuvres se rattachent à l'esthétique classique tandis que celles de sa maturité doivent être considérées comme le début du romantisme musical. Tout au long du XIXe siècle, la musique romantique conservera dans ses caractéristiques une certaine continuité, une homogénéité temporelle de style, que les autres formes artistiques du romantisme ne connurent pas. À la base de cette continuité se trouve peut-être une idéologie philosophique : la musique devenait enfin une réelle forme d'art. La musique commençait à prendre une toute autre dimension ; elle n'était désormais plus considérée comme un art mineur, œuvre d'artisans. Par conséquent, ce qui caractérise la musique romantique est surtout l'individualité dans les styles.
LES DIFFERENTES FORMES DE LA MUSIQUE ROMANTIQUE
1) la symphonie
Portée au plus haut degré par Beethoven, la symphonie devient la forme la plus prestigieuse à laquelle se consacrent de nombreux compositeurs. Les plus conservateurs respectent le moule beethovénien : ainsi de Schubert, Mendelssohn-Bartholdy, de Schumann, de Brahms. D'autres font preuve d'une imagination qui leur fait dépasser ce cadre, dans la forme ou dans l'esprit : le plus audacieux d'entre eux est Berlioz. Enfin, certains vont par delà raconter une histoire tout au long de leurs symphonies ; tels Liszt, ils vont créer le poème symphonique: nouveau genre musical généralement composé d’un unique mouvement et inspiré par un thème, un personnage ou un texte littéraire. Puisque le poème symphonique est articulé autour d’un leitmotiv (motif musical permettant d’identifier un personnage, le héros par exemple), il est à rapprocher de la musique à programme.
2) le lied
Le pianoforte s'étant beaucoup développé au cours de la période romantisme, ce genre musical est apparu. Le lied est une musique vocale accompagnée le plus souvent par un piano. Le chant est tiré de poèmes romantiques ; et ce style permet de rapprocher le plus possible la voix des sentiments. Il est à noter que l'un des premiers compositeurs les plus célèbre des lieder, est Schubert, cependant beaucoup d'autres compositeurs romantiques se sont donnés au genre du lied ; on retiendra donc, après ce dernier, Schumann, Wolf et Mahler.
3) Le concerto
C'est Beethoven qui inaugure le Concerto romantique, avec ses cinq concertos pour piano et son monumental concerto pour violon. Son exemple est suivi par de nombreux compositeurs : le concerto rivalise avec la symphonie dans le répertoire des grandes formations orchestrales. Enfin, le concerto va permettre à des compositeurs musiciens de révéler leurs virtuosités, tels Paganini au violon, et Liszt au piano
4) l'opéra romantique
a-la France
Au cours du XIXe siècle, le romantisme gagne l’opéra ; et c’est Paris qui en est le foyer. La plupart des opéras romantiques sont composés par des compositeurs vivant en France, tels Cherubini, et Auber. L’apogée du style provient d’œuvres de Meyerbeer. En ce qui concerne les opéras réellement français, « les Troyens » de Berlioz est ignorée, tandis que « Faust » de Gounod est « l’un des opéras français les plus populaires du milieu du XIXe siècle. » A la deuxième partie du XIXème, Bizet va révolutionner l’opéra avec son « Carmen » : « couleur locale reposant sur l'utilisation de chansons et de danses espagnoles » D’après Nietzsche, c’est « un rayon de lumière méditerranéen dissipant le brouillard de l’idéal wagnérien ». L’intérêt pour les œuvres à « couleur locale » est confirmée avec « Lakmée » de Delibes, et « Samson et Dalida » de Saint-Saens. Le compositeur français le plus productif de la dernière partie du siècle est Jules Massenet (« Manon », « Werther », « Thaïs »). Offenbach (« les contes d’Hoffmann »), s’impose comme le maître de l’opéra-comique français du XIXe siècle, appelé opéra bouffe. Il va aussi développer l’opérette. En 1902, on quitte le romantisme français, pour nous tourner vers l’impressionnisme avec « Pelléas et Mélisande » de Debussy.
b-l'Allemagne
Weber, avec Der Freischütz (1821) crée le premier opéra romantique allemand ; le premier grand opéra étant Fidelio de Beethoven. Wagner, à partir du « Vaisseau fantôme », introduit le leitmotiv, et le procédé de mélodie cyclique. Il révolutionne l’opéra (par sa durée, puissance instrumentale…), et est à l’origine de la Tétralogie : « un des sommets de l’opéra allemand ». Il crée le « drame musical », et de plus, l’orchestre devient désormais protagoniste du drame au même titre que les personnages. En 1876 est créé le festival de Bayreuth. L’influence de Wagner se poursuivit dans pratiquement tous les opéras, jusque dans « Hänsel et Gretel » d’Humperdinck. La figure dominante en est Richard Strauss, qui utilisa une orchestration et des techniques vocales similaires à celles de Wagner dans « Salomé » et « Elektra » Le Chevalier à la rose devint son œuvre la plus populaire.
c)-l'Italie
Le romantisme italien commence avec Rossini (le Barbier de Seville, Guillaume Tell) ; il crée le style « bel canto. » Deux grands compositeurs se trouvant à la même période reprennent aussi ce style: Bellini (qui compose la Norma, et la Somnambula), et Donizetti (qui compose l’Elixir d’amour, et Lucia de Lammermoor) Cependant, le symbole de l’opéra italien, est Verdi : le choeur des esclaves de Nabucco sera un hymne à toute l’Italie. Il compose la trilogie « la Traviata », « Rigoletto », et « le Trouvère » ; mais aussi Aïda, puis la tragédie avec Otello, et Falstaff. « Il a insufflé à ses œuvres une vigueur dramatique et une vitalité rythmique inégalées. » A la deuxième partie du XIXème, Puccini, successeur incontesté de Verdi, transcende le réalisme en vérisme. « Manon Lescault », « la Bohème », « Tosca », « Madame Butterfly » sont des « opéras mélodiques, chargés d’émotion »
« L’héritage du romantisme est aussi complexe que le sont les origines du mouvement. » D’une certaine façon, des mouvements comme l’impressionnisme (Debussy), l’expressionnisme (Malher) et le vérisme (Puccini) sont tous, héritiers aux idées romantiques. On peut même trouver un romantisme « refoulé » dans les œuvres de compositeurs aussi anti-romantiques que Igor Stravinsky. Le Romantisme va permettre à des compositeurs d’affirmer leurs patriotisme ; en mettant en valeur leurs style musical à leur nation, tels Grieg en Norvège, Elgar en Grande Bretagne, et Sibelius en Finlande. Enfin, ce qui mettra fin au Romantisme musical, sera la Première Guerre mondiale.
source : wikipédia