| musica.forumactif.fr pour parler de musique classique dans la convivialité et la bonne humeur |
|
| Frantz Liszt (1811 1886) | |
| | Auteur | Message |
---|
calbo Admin
Nombre de messages : 1671 Age : 53 Localisation : Poitiers Date d'inscription : 03/03/2007
| Sujet: Frantz Liszt (1811 1886) Mar 17 Avr - 18:40 | |
| Né en Hongrie dans la nuit du 21 au 22 octobre1811 et mort à Bayreuth le 31 juillet1886. Modèle par excellence du "pianiste orchestral", compositeur prolixe et transcripteur inlassable, Franz Liszt a marqué de ses oeuvres brillantes et audacieuses la seconde moitié du XIXè siècle. La naissance de Franz, coïncida avec le passage d'une comète. L'artiste vit le jour dans une petite maison de Raiding, un village perdu de la Puszta (la lande hongroise), où ses parents, Adam et Anna, avaient été nommés gardiens des bergeries du prince Esterhazy. Dans les premiers mois de sa naissance, Franz se révéla un enfant chétif, d'une constitution délicate et souffrant de troubles nerveux, et ce fut avec la plus effroyable angoisse que les Liszt envisageaient l'avenir de leur fils. Ce ne fut que passé l'âge de six ans que le futur virtuose put jouir d'une santé qui ne lui ferait plus jamais défaut. Sa rencontre avec la musique, Franz Liszt la doit à son père, ainsi que celui-ci eut plaisir à le raconter: "A six ans, il m'entendit jouer sur le piano un concerto de Ries en ut dièse mineur. Franz, penché sur le clavier, écoutait, absorbé. Le soir, revenant du jardin où il était allé se promener, il chanta le motif du concerto. Nous le lui fîmes répéter. Il ne savait plus ce qu'il chantait. Ce fut la première indication de son génie." Franz fut aussitôt soumis à une éducation musicale très intense qui, fort logiquement, finit par le fatiguer et le rendre malade, si bien que les leçons durent être interrompues. Il se consacra alors à la lecture, mais ses parents se rendirent vite compte que ses goûts n'étaient en rien ceux d'un enfant, puisqu'il n'avait d'intérêt que pour la Bible, les Evangiles et la vie des saints. Ainsi donc, très tôt, Franz fut profondément attiré par le mysticisme (à tel point que, en 1865, il reçut les ordres mineurs et que, à la fin de sa vie, lui fut attribué le titre d'abbé). Sa convalescence terminée, les leçons de musique purent reprendre, et c'est avec un grand enthousiasme, auquel s'ajoutaient d'extraordinaires capacités, qu'il s'y abandonna: capable d'improviser, il était aussi en mesure de jouer des pièces jugées très difficiles, les adaptant à ses mains de jeune adolescent; en un mot, il se révéla posséder toutes les qualités d'un enfant prodige et d'un futur excellent compositeur. C'est à Oendenburg que Franz remporta son premier grand succès, avec l'interprétation d'un concerto de Ries, lequel lui permit de faire apprécier ses dons d'improvisateur. Le public fut tellement conquis par le jeu de l'enfant que Franz dut se reproduire en public quelques jours plus tard. Toutefois, le concert eut lieu à Presbourg, dans le palais du prince Esterhazy, le 26 novembre 1820; le jeune musicien, comme il l'avait fait à Oendenburg, termina son récital par une brillant improvisation; très vivement impressionnés, les aristrocrates présents décidèrent tous de lui offrir une bourse d'études de six années: pour Franz, ce fut le début d'une carrière prestigieuse de concertiste. Accompagné de son père, il quitta Raiding; sa mère, elle, restait seule: elle ne devait plus jamais revoir son époux! Dans un premier temps, Adam et Franz Liszt se rendirent à Weimar, afin que l'adolescent puisse étudier avec le célèbre Johann Nepomuk Hummel (1778-1837), mais le prix des leçons dépassant de beaucoup leurs possibilités, ils furent contraints de chercher un autre professeur. Pour ce faire, ils s'installèrent à Vienne à la fin de l'année 1820: ils y resteront jusqu'à l'hiver 1823. Dans la capitale des Habsbourg, le jeune homme suivit les cours de piano de Carl Czerny et les cours de composition du vieux maître italien, Salieri, à l'époque, l'un des pédagogues les plus réputés. Le 13 avril 1823, toujours à Vienne, Liszt donna un concert à la Redoutensaal; c'est à cette occasion qu'il fut remarqué par Beethoven, qui, à la fin de la représentation, vint saluer le jeune artiste. La présence de l'illustre compositeur, loin d'intimider l'enfant, exalta son imagination. Beethoven lui donna des encouragements. En décembre, Adam et Franz quittèrent Vienne pour Paris, où ils réservèrent leur première visite à Luigi Cherubini, alors directeur du Conservatoire. Hélàs! selon les lois françaises de l'époque, un étranger ne pouvait espérer franchir les portes de la vénérable institution. Adam décida alors de confier l'éducation musicale de son fils à Ferdinand Paer (1771-1839). Très vite, le docte professeur reconnut le talent de Franz, ce qui favorisa l'introduction de l'adolescent dans les salons de la capitale; il eut même l'insigne honneur de jouer devant Louis-Philippe, lequel, selon la légende, lui aurait offert un polichinelle! Sous les conseils de Paer, Liszt composa un opéra. C'est fort de cela qu'il présenta le livret de Don Sanche ou le Château d'amour. La représentation eut lieu le 17 octobre à l'Opéra de Paris. Un journaliste de la Gaztte de France rédigea un article, qui faisait état du demi-succès obtenu par le musicien hongrois. L'année suivant, en 1826, Liszt composa puis fit publier les Etudes de douze exercices qui, remaniées, deviendront en 1851 les célèbres Etudes d'exécution transcendante et qui constituent le véritable fondement de la technique pianistique du virtuose. Non seulement dans la musique, mais encore dans tous les autres domaines, spirituels ou intellectuels, Liszt fit toujours preuve d'une grande curiosité. La fin des cours dispensés par Ferdinand Paer coïncida avec une nouvelle et profonde crise de mysticisme, qu'il entretint par de pieuses lectures. Il s'était même choisi saint François de Paule comme protecteur, le saint patron des pauvres et le fondateur des Minimes. En fait, Liszt aspirait à entrer dans les ordres: il jeûnait, s'infligeait des châtiments au point de s'évanouir à tout instant... Mais il en fut empêché aussi bien par son père que par son professeur, l'un et l'autre sachant pertinement qu'à ces moments de grâce succédaient des phases aux cours desquelles le musicien n'avait de cesse de vanter les beautés et la douceur de la vie... Toute son existence, Franz fut déchiré entre la dévotion et l'art, entre le péché et la pénitence, entre les femmes et la solitude. La dualité de sa nature n'échappa pas à son père, lequel, juste avant de s'éteindre, lui adressa ces quelques mots: "Mon fils, désormais, je te laisse seul. Ton talent te défendra contre l'imprévu. Ton coeur est bon et tu ne manques pas d'intelligence. Toutefois, je crains que les femmes ne troublent ton existence et te dominent." La disparition d'Adam fut aussi dramatique que pénible pour Franz qui, après six ans de vie commune, se retrouvait seul. En septembre 1827, Anna Liszt vint à Paris rejoindre son fils qu'elle n'avait plus vu depuis six ans. Ensemble, ils s'installèrent dans un appartement et elle restera dans la capitale jusqu'à sa mort en 1866. La venue d'Anna coïncida avec la naissance de la première grande passion de son fils. Très beau et très élégant, élancé, le teint clair, le jeune musicien était devenu un personnage à la mode. Quel contraste entre ces traits délicats de jeune homme et le visage creusé par la fatigue, enlaidi par les verrues, les cheveux blanchis, du Liszt des dernières années, la soutane plissant sur sa maigre ossature! Le jeune lion (c'est ainsi que le surnommaient les Parisiens) donnait maintenant des leçons de piano. Le comte Saint-Cricq lui confia l'éducation de sa fille Caroline... sous la surveillance de sa femme. La comtesse, très malade, se fit un devoir, juste avant de mourir, de parler à son mari des sentiments qu'elle avait vu naître entre les deux jeunes gens. Le comte congédia aussitôt le musicien: "Monsieur Liszt, j'observe que plus vous prodiguez vos conseils à ma fille, moins elle en use. Entre vos leçons, le piano est muet. En revanche, ce sont des récitals de soupirs. Caroline s'étiole. Bref, j'ai décidé de la marier au comte d'Artigaux. (...) Monsieur d'Artigaux est un beau parti. Elle sera fort heureuse. (...) Oui, je sais qu'elle a pour vous des bontés. Mais elle a dix-sept ans: elle oubliera." Pour Franz, ce fut une rude épreuve, même si le comportement intransigeant du comte de Saint-Cricq lui avait fait comprendre que la noblesse de sang et la noblesse de coeur n'allaient pas forcément de pair. Cette prise de conscience ne fut pas sans incidence; c'est d'elle que naquit vraisemblablement sa rébellion d'artiste, de même que la tendance qu'il manifesta à n'avoir de relations amoureuses qu'avec des aristocrates. 1830 fut l'année où le peuple de Paris chassa les Bourbons du trône. Après les Trois Glorieuses, après l'abdication de Charles X, la monarchie constitutionnelle mise en place par Louis-Philippe (qui, pour les classes possédantes, avait réussi à conjurer le danger d'un régime républicain) avait maintenant pour tâche de gérer du mieux possible les affaires de la France. Cette effervescence, à la fois culturelle et politique, excita profondément le virtuose hongrois. Il alla jusqu'à abandonner sa symphonie "révolutionnaire" (qui sera par la suite transformée en poème symphonique) pour entamer l'itinéraire artistique qui allait le porter à la tête de toute l'avant-garde du XIXè siècle. Devenu compositeur, il se mit au service d'un art nouveau, c'est-à-dire qu'il consacra une grande partie de son activité aux autres, à Berlioz et à Wagner pour ne citer qu'eux. La rencontre avec Berlioz, avec Chopin, qui venait d'arriver en France, l'apparition de Paganini, qui se préparait à donner, le 9 mars 1832, un concert appelé à passer à la postérité, contribuèrent de façon sensible à élever intellectuellement le jeune musicien qui, à un peu plus de vingt ans s'était déjà affirmé comme un extraordinaire virtuose du piano, alors qu'il n'avait pas encore atteint sa pleine maturité artistique. L'exécution de la Symphonique fantastique de Berlioz l'avait fortement impressionné et il ne faisait guère de doute qu'il s'en inspira pour ses Années de pèlerinage et ses poèmes symphoniques. Tant sur le plan artistique que sur le plan amical, Liszt resta toujours très proche de Berlioz (en témoigne la magistrale transcription pour piano qu'il fit de l'oeuvre maîtresse du compositeur français, transcription qui eut l'heur de plaire à Robert Schumann) même si, à la fin de sa vie, ce dernier s'en détacha quelque peu. Les rapports entre Liszt et Chopin nettement plus artificiels; l'exubérance du premier contrastait de manière trop flagrante avec le caractère timide et méfiant du second. D'un point de vue musical, qui plus est, leurs conceptions se trouvaient à l'opposé l'une de l'autre: alors que Chopin restait fidèle à une musique "pure", loin de tout descriptivisme, Liszt, lui, nous l'avons vu, s'était fait l'adepte de la musique à programme. Ce qui n'empêcha pas, peu après la mort du compositeur polonais, le virtuose hongrois de lui consacrer une biographie d'une très grande rigueur intellectuelle, dans laquelle il sut déceler l'esprit de sa musique et de son style pianistique. Quant à l'influence de Paganini sur Liszt, il est clair que les extravagances de l'Italien apparurent au Hongrois comme un défi à relever. Le grand virtuose italien devait inspirer au compositeur hongrois la Grande Fantaisie de bravoure sur la clochette de Paganini (1834), d'après le finale du Concerto pour violon en si mineur du Gênois ainsi que les Etudes d'exécution transcendante qui, aux côtés des compositions de Schumann, constituent le plus grand hommage rendu au violoniste de génie. Pendant dix-huit longues années, soit jusqu'en 1848, Liszt se trouva presque condamné à vivre de ses talents de virtuose, alors qu'il aurait souhaité mener plus largement sa double carrière de compositeur et d'organisateur de concerts. Non pas qu'il se lassait du piano. Bien au contraire! "Le piano tient à mes yeux le premier rang dans la hiérarchie des instruments; il est le plus généreux des instruments, il est le plus généralement cultivé, le plus populaire de tous!" Le besoin qu'il éprouvait de développer son activité de concertiste reposait essentiellement sur des raisons économiques. Franz menait grand train et, comme l'avait pressentit son père, ne pouvait résister au beau sexe; jusqu'à se faire l'esclave de ces aristocrates volontiers abusives, ainsi que l'attestent ses liaisons (non sans infidélités) avec la comtesse d'Agoult, jusqu'en 1844 , qu'il rencontra chez Chopin, et avec laquelle il eut en 1835 une première fille, Blandine, puis suivront en 1837, Cosima et en 1839, Daniel. Ensuite il eut une liaison avec la princesse Carolyne de Sayn-Wittgenstein. Apprenant en 1835 que son rival, Sigismund Thalberg remportait succès sur succès à Paris, il quitta la Suisse pour revenir en France et livrer à son concurrent présomptueux une guerre sans merci à "coups de récitals". Un soir que les deux virtuoses se trouvaient réunis dans les salons de la comtesse Belgiojoso, cette dernière eut ces mots dignes de ceux d'un diplomate consommé:" Thalberg est le premier pianiste du monde, mais Liszt est le seul". En 1839, à Leipzig après un accueil plutôt froid de la part du public trop conservateur, il reçut le soutien de Mendelssohn et de Schumann, même si ce dernier détestait son parisianisme. Il n'en demeure pas moins que le critique et compositeur allemand ne put cacher son enthousiasme face au don du concertiste de Franz. | |
| | | calbo Admin
Nombre de messages : 1671 Age : 53 Localisation : Poitiers Date d'inscription : 03/03/2007
| Sujet: Re: Frantz Liszt (1811 1886) Mar 17 Avr - 18:47 | |
| Toutes les compositions symphoniques de Franz Liszt, sans exception aucune, sont "à programme", soit d'essence littéraire. Le titre de chaque composition, parfois accompagné d'une préface explicative, en précise par ailleurs la source. C'est à Liszt que l'on doit la notion de "poème symphonique", appliquée à des oeuvres qui font à la fois référence à la littérature et à la tradition musicale du symphonisme classique représenté par Beethoven. Ses poèmes symphoniques sont au nombre de treize. Hormis le dernier, ils furent écrits entre 1848 et 1858, pour la plupart à Weimar, là où le musicien avait interrompu son activité de concertiste pour se consacrer à la composition et à l'organisation de la vie musicale de la ville. Les Préludes (1848) illustrent musicalement cette phrase de Lamartine: "Notre vie est-elle autre chose qu'une série de préludes à ce chant inconnu dont la mort entonne la première et solennelle note?" Ce qu'on entend sur la montagne, composé en 1849, est tiré d'une poésie de Victor Hugo sur le thème de l'humanité souffrante face aux beautés de la nature. Tasso, quant à lui, sous-titré Lamento e trionfo, également écrit en 1849, s'inspire de la tragédie de Goethe Torquato Tasso. Dans cette oeuvre, Liszt chercha à dépeindre les heurts et malheurs que connut l'auteur de la Jérusalem délivrée ainsi que sa gloire posthume. L'un de ses thèmes dérive d'une mélodie que les gondoliers vénitiens aimaient à chantonner. Dans l'Héroïque funèbre (ce qui nous reste de la symphonie "révolutionnaire" projetée en 1830), on retrouve l'atmosphère du deuxième mouvement de l'Héroïque et du troisième mouvement de la Sonate en si bémol mineur, op.35 Pour Prométhée, composé en 1850, Liszt se fonda sur le mythe du descendant des Titans, le bienfaiteur de l'humanité, puni par les dieux, et devenu le symbole du progrès humain. Mazeppa (1851), d'après un épisode de l'histoire polonaise, mis en vers par Hugo (comme par Byron), évoque de façon magistrale le supplice que se vit infligé le héros d'être attaché, nu, sur un cheval sauvage, lequel l'emporta jusqu'en Ukraine. Bruits de fête n'a pas vraiment de programme narratif; il s'agissait, pour le compositeur, de célébrer un climat de fête: Liszt entendait alors rendre hommage à la princesse Carolyne de Sayn-Wittgenstein qu'il souhaitait épouser.Un treizième et dernier poème symphonique fut écrit en 1881; intitulé Du berceau à la tombe, il est divisé en trois parties: le Berceau, le Combat pour l'existence et Vers la tombe, berceau de la vie future. Cette oeuvre a ceci d'intéressant qu'elle exprime, sans la moindre équivoque, la conception lisztienne de l'existence. Les deux symphonies de Liszt ont pour titre la Dante-Symphonie et la Faust-Symphonie. La première reprend le thème de la Divine comédie que Liszt avait déjà abordé dans Après une lecture de Dante, pièce pour piano insérée dans le second cahier des Années de pèlerinage. La Dante -Symphonie en 55, instrumentation par 3 en 2 mouvements: ses deux parties traitent respectivement: 1er: L' enfer, 2ème: Le purgatoire. Il voulut ajouter un troisième mouvement ( le paradis) un allegro agitato sur une peinture de Dante et Virgile en enfer;( pilier du romantisme ) et demande conseil à Wagner qui le lui déconseille - il voulait employer ce thème pour en faire un opéra. La Faust -Symphonie, en 54, thème repris par beaucoup d' autres compositeurs, dédiée à Berlioz symphonie en 3 mouvements; 3 personnages: chaque mouvement est un portrait psychique d' un des personnages: 1er Faust: 4 thèmes, 4 aspects du personnage, 1er chromatisme, emploi de 3ce, de 5te 2è thème; l ' amour ( joué au hautbois), 3è thème; allegro agitato, 4è thème; les cuivres montrent le caractère triomphal et héroïque. 2 ème: Marguerite: thème flûte et clarinette, 2è mvt: rencontre de Faust et de Marguerite. 3 ème Mephisto.: pas de thème propre, esprit de la négation. Texte de Goethe chorus mysticus ( fin de la symphonie: ténor). Ave Maria, Pater Noster, messe à quatre voix pour choeur d'hommes et orgue, la Légende de sainte Cécile, pour voix de femmes, choeur ad libitum et orchestre (1874), la Légende de saint François, pour baryton, choeur d'hommes et orchestre (1862), les Cloches du monastère de Strasbourg (1874), sur un texte du poète américain H.W. Logfellow (1807-1882) Messe solennelle pour la consécration de l'église de Gran (1856), Messe hongroise du couronnement, Te Deum, Deux grands oratorios: Légende de Sainte Elisabeth de Hongrie jouée pour la première fois en 1865 à Budapest, et Christus, interprété en 1873 à Weimar. Il faut en ajouter un troisième inachevé, le Saint Stanislas de Bohême. Beaucoup de fois se sont des oeuvres dramatiques avec une atmosphère de rêve, de méditation de la nature, rythme fulgurant qui surprend. Il s'intéresse à la littérature de Goethe, Chateaubriand. Côté spirituel, Dante. Position spéciale par rapport à la mort (Requiem),pour lui, elle est pleine d'espoir ( choeur d'hommes, cuivres, percussion, orgue). Passé l'âge de trente ans, Liszt n'aspirait plus qu'à une seule chose: mettre un terme à sa vie fatigante et contraignante de concertiste pour se consacrer pleinement à sa tâche de compositeur. "Le moment est venu pour moi de rompre ma chrysalide de virtuose et de donner libre cour à ma pensée", écrivait-il en 1847 au grand -duc Charles Alexandre de Saxe. Son désir de composer, d'apparaître comme un grand musicien du futur, n'était pas venu à Liszt d'une manière spontanée; il remontait aux années 1830, à l'époque où il s'était laissé séduire par legrand élan intellectuel et politique qui animait la France d'alors. La musique à programme d'Hector Berlioz, le lyrisme pianistique de Chopin, l'avant-gardisme de Théophile Gautier et de Gérard de Nerval (qui avaient défendu avec "frénétisme" le drame romantique de Victor Hugo, Hernani), avaient profondément marqué le jeune musicien hongrois. Seulement Liszt, qui se voulait également "éducateur", se sentait investi d'une autre mission: substituer au répertoire sans grande imagination des virtuoses, qui connaissait alors en Europe un grand succès populaire, les musiques classique et romantique de Beethoven, de Schumann et de Chopin. Et qui, mieux que lui, incomparable virtuose, était en mesure de mener à bien cette tâche? C'est à Weimar, où Liszt avait eu l'occasion de se rndre en 1841 pour l'un de ses nombreux concerts, que sa carrière allait prendre une nouvelle tournure: travailler à la cour du grand-duc. L'accord signé par Liszt et par l'intendant des théâtres de Weimar, stipulait que "Liszt devait passer trois mois par an dans la ville (les mois de septembre et d'octobre, ou les mois d'octobre et de novembre et tous les mois de février), en échange de quoi il disposerait de l'orchestre pour tous les concerts qu'il aurait à diriger. Enfin qu'il avait à accepter avec plaisir et reconnaissance le titre de maître de chapelle extraordinaire. Ainsi donc, en 1848, Franz Liszt s'établit à Weimar, dont il allait organiser, pendant près de douze ans, la vie intellectuelle. Il se consacra à sa double activité de compositeur et d'organisateur de spectacles dont il assurait le plus souvent la mise en scène. C'est ainsi qu'il choisit de présenter au moins une fois par an, un spectacle de très grande envergure: des compositions de Mozart, des oeuvres telles que Tannhaüser et de Lohengrin de Wagner, le Benvenuto Cellini de Berlioz, mais encore l'Alfonso et Estrella de Schubert...Il démissionna de son poste en 1858, à la suite d'une cabale qui entraina le fiasco du Barbier de Bagdad de Peter Cornelius. Parallèlement à ses activités d'organisateur de concert (qui firent de lui l'inventeur du festival musical moderne), Franz Liszt se livra à la composition de façon intense. C'est à Weimar qu'il écrivit ses oeuvres les plus célèbres. L'amitié entre Liszt et Wagner, que l'on voulut comparer à celle de Goethe avec Schiller un demi-siècle plus tôt, remonte à l'époque de Weimar. Mais pouvait-il encore s'agir d'amitié après que Cosima, la fille de Liszt, eut quitté von Bülow pour Richard Wagner? En réalité si les deux musiciens entretinrent toujours des rapports étroits, il semble que ce ne fut pas, dans un premier temps du moins, chez le compositeur allemand, sans quelque arrière- pensée. Wagner avait en effet conscience que sans l'aide financière de Franz il ne pourrait jamais faire connaître ses oeuvres. Ce qui ne l'empêcha pas de se montrer très désagréable à l'égard du virtuose hongrois lorsque ce dernier ne put convaincre la cour de Weimar de faire représenter Rienzi. Il est clair que Wagner avait de l'ascendant sur Franz Liszt, tant à cause de sa forte personnalité qu'en raison de la puissance de ses compositions. Liszt rallia la cause de Wagner, allant jusqu'à négliger ce qui l'avait animé jusque là: présider aux destinées de la "musique de l'avenir". Ainsi, grâce au soutien d'un musicien qui avait connu toutes les gloires, comme virtuose, puis, dans une moindre mesure, comme compositeur, Wagner devint le maître de toute l'avant-garde européenne, l'homme qui exerça une influence extraordinaire sur la culture de son temps, en mariant de façon magistrale littérature, arts figuratifs et musique. Et pour en arriver là, il n'avait pas hésité à accaparer les connaissances, les théories et même certains thèmes musicaux de Franz Liszt, de la même manière qu'il allait tirer parti des talents d'organisatrice de Cosima (hérités de son père), laquelle se révéla avoir été la véritable fondatrice du festival de Bayreuth qu'elle dirigea d'une main ferme jusqu'en 1930. L'amitié de Wagner pour Liszt apparaît donc comme une sorte d'exploitation acharnée, rendue d'autant plus aisée que le musicien hongrois se soumettait volontiers à des êtres dont la personnalité était plus forte que la sienne: il en avait été ainsi avec la comtesse d'Agoult et avec la princesse Carolyne de Sayn-Wittgenstein; il en serait de même avec Wagner, que le vieux Nietzsche avait qualifié à juste titre, de "vieux sorcier". | |
| | | calbo Admin
Nombre de messages : 1671 Age : 53 Localisation : Poitiers Date d'inscription : 03/03/2007
| Sujet: Re: Frantz Liszt (1811 1886) Mar 17 Avr - 18:47 | |
| Liszt avait rédigé son testament à Weimar en septembre 1860. Le compositeur se trouvait alors psychiquement très éprouvé Le découragement avait succédé à l'enthousiasme; les intrigues l'avaient contraint à démissionner de son poste d'organisateur de concerts, et Liszt avait conscience qu'il perdait également les appuis qui eussent permis de le placer au centre de la musique européenne, qu'il ne serait probablement jamais l'organisateur des festivals où se seraient croisés, comme il l'avait rêvé, des musiciens de l'avant-garde comme Berlioz et Wagner et des héritiers de Haendel, de Beethoven, de Gluck et de Mozart. Pourtant, avec cette faculté de toujours se remettre en cause, et malgré les mesquineries d'une société qui ne l'avait guère épargné, Franz Liszt allait envisager l'avenir avec sérénité: une nouvelle ère débutait. La religion, déjà fort présente en lui, l'accompagnerait pendant les vingt-cinq ans à venir. Grâce à cette vocation, les divers aspects de sa personnalité ainsi que ses activités non seulement s'harmonisèrent mais encore s'enrichirent, une vocation religieuse qui devait trouver dans Rome le cadre idéal. Dès l'année 1861, Liszt redonna des récitals de piano, tout en se consacrant à l'enseignement de cet instrument tant à Rome qu'à Budapest, où serait créée en 1870 une école de musique qu'il allait diriger. En sa qualité d'organisateur, grâce au changement de comportement du grand-duc à son égard, Liszt disposa à nouveau des théâtres de Weimar. Comme compositeur, enfin, après s'être passionné pour la musique folklorique, il se dirigea plus volontiers vers la musique sacrée. Il reprit ses voyages veillant, dans toute l'Europe, au succès de ses oeuvres, notamment à celui de la Messe de Gran qui, sauf à Paris en 1866, fut partout appréciée. A Rome, Franz Liszt s'établit tout d'abord via Felice (aujourd'hui via Gregoriana), puis en dehors de la ville, dans le couvent de la Madonne du Rosaire, à Monte Mario (il y reçut la visite du pape Pie IX). En 1865, il s'installa dans la cité du Vatican et prit les ordres mineurs qui l'autorisaient à porter la soutane (mais qu'il ôtait aussitôt qu'il partait en voyage), puis, en 1869, fut l'hôte du cardinal Hohenlohe à la villa d'Este à Tivoli. Jusqu'à ses derniers jours, Liszt continua inlassablement à voyager dans toute l'Europe, séjournant soit à Rome, soit à Weimar, soit à Budapest, ou encore à Bayreuth, où il mourra trois ans après Wagner. Sa longue existence fut jalonnée de deuils successifs; tous ceux qui l'avaient accompagné dans ses choix d'artiste avaient disparu l'un après l'autre: en 1863, sa fille Blandine s'était éteinte à Saint-Tropez; trois ans plus tard, il perdait sa mère, Anna, qui s'était établie à Paris et qui longtemps s'était occupée de ses trois petits-enfants...Le 14 février 1883, à Budapest, il apprit la mort de Wagner, puis la confirmation de la nouvelle par Daniela, fille de Cosima, qui lui avait envoyé un télégramme, il dit: " C'est aujourd'hui son tour; demain se sera le mien." En 1886, il entreprit un périple qu'il définit lui-même de "suprême grande tournée": Paris, Londres...Après d'autres visites dans les capitales européennes, il décida de rentrer en Allemagne. Ce fut durant ce voyage qu'il prit froid. Arrivé à Bayreuth, il tomba malade et mourut en l'espace d'une semaine des suites d'une congestion pulmonaire. A la mort de son père, Cosima refusa un enterrement musical. Sa tombe se trouve dans la petite ville bavaroise, où l'avaient attiré son affection pour Cosima et son admiration pour Wagner. Deux de ses proches lui survécurent: Carolyne de Sayn-Wittgenstein et Cosima Wagner. A l'annonce du décès de Franz, lequel avait eu lieu le 31 juillet 1886, la princesse refusa de recevoir qui que ce fût. Elle resta alitée pendant tout l'hiver 1886-1887, sans jamais cesser de travailler, et acheva son oeuvre littéraire en février 1887. Un mois plus tard, sa fille et le cardinal Hohenlohe la trouvèrent morte. Liszt écrivit pour le piano des morceaux de diverses nature, dans lesquels se reflètent presque tous les aspects de sa personnalité artistique. Une classification selon leurs caractéristiques de ses pièces pour piano se révèle donc nécessaire. Etudes et exercices. Le musicien hongrois introduisit dans la didactique un certain nombre d'innovations techniques , qu'il concilia avec des motifs artistiques explicites, éliminant ainsi l'aridité traditionnelle de cette littérature. Les fondements de cette nouvelle technique sont contenus dans quatre recueils: les Vingt-quatre Grandes Etudes (1838), les Six Etudes d'exécution transcendante d'après Paganini (1838 et 1851) et les Douze Etudes d'exécution transcendante (1851), auxquelles s'ajoutent les douze fascicules des Etudes pour la technique (1868-1880) et une série de morceaux parmi lesquels Ab irato (1852) et les Trois Etudes de concert (1848). L'autre aspect de la musique didactique de Liszt réside dans le refus d'une répétition mécanique devenue habituelle en ce domaine, afin, au contraire, de lier chaque exercice ou "étude" à une idée musicale bien précise: rappelons les Etudes tirées de thèmes du violoniste gênois et les images évoquées dans les Etudes transcendante telles que Harmonies du soir, Paysage, Feux follets, Mazeppa (sujet repris dans le poème symphonique du même nom), qui ramènent à l'esthétique de la "musique de l'avenir". Musiques de concert, arrangements pour piano de pièces pour clavecin et pour orgue de Bach, traduction pianistique d'un air d'opéra. Appelée "paraphrase" ou "réminiscence", touchait avant tout les oeuvres à succès. Les dix-neuf Rhapsodies hongroises (dont six furent transcrites pour orchestre) relèvent de la musique de chambre. L'oeuvre la plus belle et la plus significative est le recueil intitulé les Années de Pèlerinage: Première Année , Suisse; Deuxième Année, Italie; Troisième Année, Jeu d'eau à la villa d'Este. Quelques autres oeuvres pour piano: Transcriptions pour piano: 6 Préludes et Fugues pour orgue de J.S. Bach, La Symphonie Fantastique de Berlioz, les Symphonies 1 et 9 de Beethoven, des lieder, des septuors, des airs d' opéras. Oeuvres lyriques pour piano: Sonate en si min., 4 Mephisto Valses, 2 Légendes de Saint François d' Assise parlant aux oiseaux et de Saint François de Paule marchant sur les flots, , des Polonaises, des Mazurkas... Oeuvres pour piano et orchestre: 2 concertos. Liszt fut le créateur du poème symphonique, et Wagner sera fort influencé par son beau-père du point de vue harmonique, accords, appoggiatures. Musique vocale. Lieder ( 84) pratiquement inexplorés, écrits de jeunesse inspirés. : influence, romance française:. "Quand je dors", des lieder sans paroles de Heine. Musique hongroise. Messe hongroise du couronnement: messe écrite pour l'Empereur François Joseph, Empereur d' Autriche et Roi de Hongrie. Commande faite alors que Liszt entrait dans les ordres. Beaucoup d'unisson. Le Credo rappelle le style d'une messe grégorienne. Le Benedictus: ( écrit pour un solo de violon; violoniste Rémenyi) simple, Liszt voulait être classique et ne désirait pas choquer, beaucoup d'importance pour la partie chantée. Comparaison entre Liszt et Chopin: Chopin: Musique de salon, piano Pleyel ( cadre en bois). Jeu pianistique plein d'expressivité, très "cantabile", dynamique avec beaucoup de nuances dans le jeu. Virtuose et lyrique, prépare les écoles nationales de la fin du siècle. Technique: emploi les 2 pédales simultanément, intervalles de 10è et de 15è, rubato, musique populaire; il utilise le ton modale. Liszt: Musique brillante pour un public plus large, musique de concert. Piano Erard ( cadre métallique). L'expression est la plus importante. Technique: travail plus rapide des traits, technique guidée par l'instinct. L'exécution: les doigts voyagent sur l ' l'instrument, indépendance des 2 mains et des doigts. Double trilles, nouvelle sonorité, part du dos. Franz ne donne pas uniquement des cours de piano, mais aussi des cours de culture générale et spirituelle. Emploi de mode tzigane avec des 4tes et justes. Gammes Majeures, acoustique. Caractère national: hongrois et français dans chaque oeuvre. source : http://membres.multimania.fr/musiqueclassique/compositeurs.htm | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Frantz Liszt (1811 1886) | |
| |
| | | | Frantz Liszt (1811 1886) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|