calbo Admin
Nombre de messages : 1671 Age : 53 Localisation : Poitiers Date d'inscription : 03/03/2007
| Sujet: Francis Poulenc (1899 1963) Mer 18 Avr - 10:56 | |
| Né à Paris le 7.1.1899, décédé à Paris le 31.1.1963. Issu d'une famille de la grande industrie, il fréquente l'aristocratie et le grand monde. Il se complaît souvent dans le rôle d'un musicien de cour ou de salon, d'ailleurs avec une grâce infinie et un goût exquis pour le raffinement, s'inspirant de modèles du grand siècle et du romantisme. Dans ses mélodies qui font les délices des chanteurs à cause de leur vocalité et des nuances impératives, il possède un éventail d'expressions allant de l'humour sarcastique à la tendresse teinte de mélancolie. Il commence l'étude de piano en 1904: Mozart, Chopin, Schubert, Schumann ont marqué son enfance. En 1907 il découvre Debussy, dont le langage harmonique l'enthousiasme. Nouvelle révélation en 1913, avec le Sacre du printemps de Stravinski. Ayant décidé de se consacrer entièrement à la musique, il travaille le piano avec R. Viñes. Celui-ci lui fait connaître E. Satie, rencontre aussi vers 1917, G. Auric et A. Honegger. Il affirme sa personnalité dès ses premières compositions; il fait entendre en 1917 sa Rhapsodie nègre, en 1918 les Mouvements perpétuels et la Sonate pour piano à quatre mains, en 1919 le Bestiaire, et en 1920 Cocardes. Il fait partie du "Groupe des Six" . En 1921 il écrit des musiques pour Les Mariés de la tour Eiffel de Jean Cocteau. Après sa démobilisation (1921), il travaille la composition avec Ch. Koechlin, puis se rend en Autriche avec D. Milhaud pour y rencontrer A. Schönberg. A. Berg et A. Webern. En 1923 il compose Les Biches pour les Ballets russes de S. de Diaghilev. En 1926 il fait la connaissance de Pierre Bernac, qui deviendra le principal interprète de ses mélodies. Il s'essaie à la musique de chambre (Trio pour piano, hautbois et basson) et à la musique concertante (Concert champêtre, Aubade). A partir de 1934, et jusqu'à la fin de sa vie, le compositeur accompagnera les récitals de mélodies de Bernac. Après s'être intéressé surtout à la poésie de Guillaume Appolinaire, il s'attachera dès 1935 à chanter les vers de Paul Eluard. Après 1917, son activité se partagera entre la musique chorale religieuse ( Messe a cappella, Stabat mater, Gloria, Repons des ténèbres) et le théâtre lyrique (Les Mamelles de Tirésias, Dialogue des carmélites). Pour Poulenc, il n'existe pas de problème formel à résoudre ni de langage à trouver. Doué d'un sens mélodique exceptionnellement riche, il chante comme Monsieur Jourdain fait de la prose, sans y penser. Mais sa mélodie est toujours trouvée, inventée spécialement bien conçue pour les voix; elle est naturelle et originale. A côté de la voix humaine, l'instrument favori du compositeur est le piano. Son écriture pianistique est aisée et éblouissante comme celle de Chopin. Ces dons sont mis en valeur et exaltés par un soin scrupuleux de la rédaction. Aussi ses ouvrages présent-ils une séduction toute particulière, possédant le charme libre d'une improvisation. C'est le climat parisien qu'il chante et dont il capte chaque aspect et jusqu'à la moindre nuance.Ce portait spirituel nous parvient le mieux dans les mélodies et dans les oeuvres chorales. Satie et Stravinski lui furent certes d'un grand secours, par l'exemple de la simplicité qu'ils lui donnaient et par la valeur qu'ils accordaient à la banalité comme point de départ de l'oeuvre d'art. Mais c'est chez Picasso et Braque qu'il trouvera les principaux moteurs de sa musique. De même ce fut chez quelques poètes qui éveillèrent son imagination: Max Jacob, Guillaume Appolinaire, Paul Eluard. Avec eux il utilise toute la gamme des sentiments, partant de la gaieté enfantine pour aboutir à une truculence toute rabelaisienne ou d'une mélancolie légère à une espèce de méchanceté vengeresse, qui s' exprime parfois par une cocasserie frénétique et effrayante, où se rejoignent la bouffonnnerie et le tragique dans un lyrisme exacerbé. C'est ainsi que dans Le Bal masqué et dans certaines des Chansons villageoises on retrouve le rire terrible d' Alfred Jarry ou de Max Jacob. Né après l'impressionnisme, ce compositeur brille surtout là où il peut déployer charme et verve, comme dans Les Biches, s'oriente vers un art du raccourci, correspondant aux perceptions simultanées des surréalistes, pour trouver son plein épanouissement vers 1944-45, dans le sentiment de révolte qui anime les poètes de la Résistance, tels Aragon et Eluard. La bouffonnerie de Poulenc est fondée sur l'utilisation de la vulgarité, et même de la trivialité, dont il fait quelque chose d'énorme et d'électrisant. Les textes passent à une vitesse folle, exaspérée, mais la moindre syllabe est projetée avec une vigueur impitoyable et chaque accent vient à sa place exacte. Ce sens du débit verbal, Poulenc le doit aux chansonniers parisiens: il n'a jamais songé à cacher son admiration pour des artistes comme Maurice Chevalier. Ses meilleures réussites dans ce genre sont, outre Les Mamelles de Tirésias, opéra comique,où la bouffonnerie touche au grandiose, Le Bal masqué, où il se fait parfois lugubre, rappelant certains dessins de Goya ou de Daumier. Les poètes surréalistes ont supprimé les comparaisons: les images sont imbriquées, elles s'amalgament en une vision unique. Une telle poésie, et surtout celle d'Eluard, dont l'imagination est particulièrement riche et savamment graduée, devait satisfaire le désir du compositeur et lui permettre de développer un lyrisme grave et pur. De cette collaboration devaient sortir d'abord un recueil de Cinq poèmes (1935), puis Tel jour telle nuit (1937), Miroirs brûlants (1938) et Figure humaine (1943). Dans Tel jour telle nuit, Poulenc arrive au plein épanouissement de son talent et de sa personnalité. Les oeuvres chorales sont significatives au même titre que les mélodies; en 1937 il écrivit une Messe en Sol Maj. pour choeur a cap.; en 1939 parurent Quatre Motets pour un temps de pénitence. De 1937 également datent les Sécheresses pour choeur et orchestre, sur des poèmes d'Edward James. Puis suivirent divers choeurs a cappella sur des vers d'Eluard et, en 1944, Figure humaine. Dans la cantate Figure humaine, il sait élever le ton, abandonnant les facilités un peu mièvres pour atteindre une véritable grandeur.Tous ces ouvrages sont remarquables. Certains sont écrits pour choeur simple, d'autres pour double choeurs. toutes les parties sont divisées; l'écriture rappelle celle de Claude Lejeune, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'une vraie polyphonie, mais d'une écriture harmonique permettant, par le soin de la prosodie, la claire perception du texte. source : http://membres.multimania.fr/musiqueclassique/compositeurs.htm | |
|