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 Frank Zappa (1940 1993)

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calbo
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Frank Zappa (1940 1993) Empty
MessageSujet: Frank Zappa (1940 1993)   Frank Zappa (1940 1993) Icon_minitimeSam 28 Avr - 23:32

Frank Vincent Zappa (21 décembre 1940 - 4 décembre 1993) était un musicien de rock, compositeur, réalisateur et satiriste américain. Pendant sa carrière musicale de 33 ans, Zappa a prouvé qu'il était l'un des musiciens-compositeurs les plus prolifiques de son ère, en réalisant plus de 60 albums, la plupart d'entre eux constitués de compositions originales. Il était aussi un guitariste (électrique) renommé et un ingénieur-producteur doué, qui a réalisé lui-même presque tous les enregistrements qu'il a faits après ses débuts en 1966. Son travail a exploré tous les styles musicaux contemporains (notamment l'avant-garde, le Rock, le doo-wop, le jazz, le jazz fusion, le reggae, le ska, la musique électronique, la musique contemporaine, le blues, le funk, la musique concrète, le hard rock, le big band, le rock progressif, la pop, le proto-rap et la world music), et était souvent reconnu pour son mélange d'art, d'opéra rock, d'absurde, d'humour scatologique, et pour son hilarante satire sociale. Il était aussi connu comme un révélateur de talent, et ses différents groupes ont compté parmi leurs membres d'illustres musiciens comme Adrian Belew, Lowell George, Jean-Luc Ponty, Aynsley Dunbar, Ruth Underwood, George Duke, Vinnie Colaiuta, Mike Keneally, Terry Bozzio, Tommy Mars, Napoleon Murphy Brock, Jeff Berlin et Steve Vai.
Né à Baltimore dans le Maryland, issu d'une famille d'origine gréco-italienne et libanaise (de par son père), Zappa grandit en Californie, dans un mélange d'influences mêlant compositeurs d'avant-garde, comme Edgar Varèse et Igor Stravinsky, et groupes locaux de rhythm and blues. Après une courte carrière d'auteur de chansons professionnel (ses élégiaques Memories of El Monte sont enregistrées par les Penguins) Zappa rejoint un groupe local de R&B comme guitariste. Peu de temps après, il rebaptise le groupe The Mothers, Les Mères (puis à l'instigation de sa compagnie de disques : The Mothers Of Invention). Les Mothers sont alors signées par le producteur bien connu Tom Wilson, et sortent bientôt le double album Freak Out! (1966), un mélange de R&B et de collages sonores expérimentaux. Les proches et éclectiques Absolutely Free et Lumpy Gravy sortent l'année suivante. Zappa enregistre également We're Only In It For The Money, une satire grinçante du flower power mais aussi du mode de vie traditionnel américain ; la couverture parodie celle de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles (avec l'autorisation de ces derniers), remplaçant les fleurs par des légumes. Après plusieurs albums avec les Mères comprenant Cruising With Ruben & The Jets, au parfum de musique doo-wop, ou encore l'album-concept Uncle Meat, Zappa sort Hot Rats un album solo instrumental à l'écriture ciselée où apparaît son jeu de guitare influencé par le free jazz aussi bien qu'un album de sessions en public enregistrées au Fillmore East avec la participation de John Lennon (laquelle collaboration ne paraît pas sur le disque). Il continue à produire en quantité durant le début des années 1970. Tout d'abord en 1972 2 excellents albums de Jazz-Rock : Waka/Jawaka et surtout The Grand Wazoo, un de ses albums les plus aboutis. Devant l'échec commercial de ces derniers il décide de devenir plus facilement accessible, mais aussi excellent, avec Overnight Sensation, Apostrophe', Roxy & Elsewhere et (bouquet final) One Size Fits All, avec une nouvelle version des Mères. À partir du début des années 1980, Zappa explore les liens entre la musique qu'il a toujours jouée et la musique savante, enregistrant notamment deux disques avec le London Symphony Orchestra. Le 9 janvier 1984, Pierre Boulez et l'Ensemble intercontemporain jouent trois pièces de Zappa. Après une interruption, Zappa revient, et beaucoup de son travail ultérieur est influencé par son utilisation du synclavier comme outil pour composer ou de scène et par sa maîtrise des techniques de studio pour produire des effets instrumentaux spécifiques. Son travail devient également plus explicitement politique se moquant du phénomènes des télévangélistes et du Parti républicain américain. Au début des années 1990, Zappa consacre presque toute son énergie à des travaux orchestraux et de synclavier. Fin 1991, sa fille aînée, Moon Unit, révèle à la Presse que son père est atteint d’un cancer de la prostate, une maladie qui cause sa mort le 4 décembre 1993, à l'âge de 52 ans. Sa dernière tournée avec un groupe de rock a lieu en 1988, un ensemble de 12 musiciens supposé avoir à son répertoire plus de 800 compositions (la plupart de Zappa), mais qui se sépare dans la mésentente avant la fin de la tournée. Celle-ci est cependant immortalisée dans les albums The Best Band You Never Heard in Your Life (des morceaux aux textes « politiques », et des reprises de musiques de films principalement), Make a Jazz Noise Here (principalement de la musique instrumentale et expérimentale) et Broadway The Hard Way (de nouvelles chansons), et sur quelques plages de You Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 6. Quelque temps avant sa mort, il s'occupa de la politique culturelle tchèque à la demande de Václav Havel, les deux hommes s'estimant mutuellement. Zappa entre dans Rock and Roll Hall of Fame en 1995. La même année, la seule statue connue de Zappa est installée au centre de Vilnius, la capitale de la Lituanie. Konstantinas Bogdanas, le sculpteur lituanien le plus renommé, auparavant spécialisé dans les portraits de Lénine a immortalisé Zappa. Un buste de Zappa est également visible à Bad Doberan dans le Nord-Est de l'Allemagne où se déroule chaque année les Zappanales. Ses deux fils Ahmet et Dweezil Zappa sont également musiciens ; ensemble ils ont formé le groupe Z. En mai et juin 2006, son fils Dweezil a organisé et dirigé la tournée Zappa Plays Zappa présentant exclusivement des morceaux composés par son père. Un astéroïde a été nommé en son honneur (3834) Zappafrank.
La musique de Zappa est très hétérogène, allant du doo-wop à la musique contemporaine, parfois dans le même morceau. Les influences en sont multiples, et on a malheureusement réduit parfois Zappa à ses influences. Le fait est que si elles sont parfois reconnaissables, elles sont cependant fondues dans un art unique et très personnel. Une phrase de Zappa se reconnaît instantanément (sauf, et cela arrive régulièrement, quand il ne veut pas que ce soit ainsi). On peut essayer de distinguer les styles chez Zappa, pour mieux montrer comme ils s'entremêlent. Avant tout, la musique classique, celle du vingtième siècle essentiellement (Zappa n'aimait pas la musique classique des siècles précédents, considérant que les compositeurs n'étaient que des esclaves au service des mécènes... il aimait seulement Bach pour le son. C'est un point de vue...) : il dit avoir reçu le plus grand choc musical de sa vie dans ses jeunes années avec Ionisation de Edgar Varèse et Le sacre du printemps de Igor Stravinsky. Le plus gros apport de la musique contemporaine dans l'oeuvre de Zappa se situe au niveau rythmique : l'utilisation de mesures irrégulières et de polyrythmes. Pour les premières, on peut citer le très classique "Pound for a brown" (sur Zappa in New York, par exemple), dont la rythmique est écrite en 7/8 - cette rythmique (qui se décompose sur des mesures ternaires (mesures utilisées pour la valse, notamment) de la sorte : UN deux trois UN deux trois UN) fut utilisée à de nombreuses reprises par Zappa, dans des morceaux comme Catholic Girls, Flower Punk ou Mother People. Le morceau "Keep it greasey" (sur l'album Joe's Garage) comporte toute une section en 21/16 (la mesure se décompose en cinq noires plus une double croche). Une simple mesure irrégulière au milieu d'une composition régulière peut la dynamiser totalement, même si on ne s'en aperçoit pas : ainsi sur "Pygmy twylyte" (album Roxy & Elsewhere), on trouve une mesure en 7/8 dans tout un morceau en 4/4. Le rock progressif utilisera beaucoup ce genre de mesures, mais c'est Zappa le premier qui a introduit le langage de la musique contemporaine dans le rock. Les polyrythmes sont la superposition de divisions différentes d'un même temps, ou d'un même groupe de temps. Ainsi, en binaire, le temps se divise en 2, 4, 8, 16, etc. En ternaire, en 3, 6, 12, etc. Cela est totalement conventionnel, mais la musique jusqu'à la fin du XIXème siècle au moins repose là-dessus (pour la musique dite "savante"; la musique populaire ne divise guère autrement). Mais on peut vouloir jouer cinq, ou sept, etc, notes sur un même temps, et de manière régulière (c'est-à-dire en divisant le temps par cinq ou sept). Zappa le fait abondamment. C'est même l'une des marques de fabrique de ses mélodies. L'une de ses plus célèbres compositions, la "Black page", fait une très grande utilisation des polyrythmes. Cela peut atteindre une redoutable complexité. Exemple : "Get whitey" (sur l'album The Yellow Shark): la rythmique de base est en 9/4 ; elle peut donc se diviser en 18 croches, ou 36 double croches, etc. À un moment, la mesure se divise en... 23 croches (c'est donc du 23 sur 1! Ce qui serait encore jouable, s'il n'y avait que des croches à jouer ; mais de fait, la mélodie se répand en doubles croches pointées principalement... Ce qui est quasi-injouable. Ce n'est pas pour rien que Zappa utilisait son Synclavier, qui pouvait jouer tout et n'importe quoi. En fait, à ce niveau là, c'est comme si la mélodie se jouait à un tempo très différent de la rythmique. On trouve des oeuvres, chez Zappa, qui relèvent d'une esthétique venue tout droit de la musique contemporaine. Par exemple, la très boulézienne "Girl in the magnesium dress" (sur The Perfect Stranger ou The Yellow Shark), ou des pièces comme "The Return Of The Son Of Monster Magnet" (album [Freak Out]]). D'autres s'apparentent à la musique de Stravinsky (par exemple "G-Spot Tornado" sur Jazz From Hell ou sur The Yellow Shark), à Webern, etc. Bref, Zappa n'est pas en reste. Mais ses meilleures compositions sont celles où il ne s'apparente à personne. Les sus-cités "Black page" et "Get whitey", par exemple. D'une manière générale, Zappa compose à partir d'un fond très jazz-rock sur lequel se détachent des mélodies beaucoup plus complexes. Le fond sera par exemple une bonne vieille pentatonique sur un rythme en 4/4 tandis que la mélodie sera polyrythmique et polytonale - une alchimie caractéristique de son style. Mais Zappa donne aussi dans le rock le plus simple, très souvent de manière parodique. L'album Sheik Yerbouti est principalement constitué de ce genre de musique. On y cause de plombiers, de coeurs brisés [pour les trous du cul (le titre exact du morceau en question est "Broken hearts are for assholes")], de barbichette, etc. Que des choses très importantes, servies par une musique entre le hard-rock et le blues, sans jamais perdre l'occasion de placer une mélodie avant-gardiste... De même, l'album Joe's Garage combine les genres, avec des morceaux disco, reggae, funk, rock, etc., avec beaucoup d'humour et de dérision. Les morceaux de Zappa ne sont jamais vraiment achevés. Les concerts sont toujours l'occasion de nouveaux arrangements. Zappa ne joue jamais deux fois le même morceau, en fait. Par exemple, la "Black page" : sur Zappa in New York on trouve une première version avec solo de batterie, rajouts de percussions, puis un orchestre réduit; sur le même album, on trouve la seconde version, qui comporte une rythmique qu'on pourrait dire "disco-funk" et des arrangements beaucoup plus grandiloquents; sur Make a Jazz Noise Here, on peut entendre la "new age version", très lente, menée par des cuivres langoureux, et qui finit par reprendre à toute allure... On trouvera deux ou trois autres versions ailleurs. De surcroît, Zappa avait mis au point tout un langage gestuel qui lui permettait d'indiquer à n'importe quel moment un changement d'interprétation quelconque : ainsi tel geste signifiait qu'il fallait jouer en reggae, ou en hard rock, etc. Par exemple, s'il tournait un doigt à droite et derrière sa tête comme s'il tripotait une natte rasta, le groupe derrière lui jouait de façon reggae ; s'il faisait de même avec ses deux mains, le groupe jouait du ska ; s'il mettait ses deux mains à l'entrejambe et qu'il mimait une grosse paire de testicules, les musiciens savaient qu'ils devaient jouer du heavy metal[2]. Zappa pouvait donc modifier sa composition au moment même où le groupe la jouait sur scène. Tout cela nécessitait d'avoir de bons musiciens. Et là encore, Zappa fut loin d'être en reste. En 1969, il renvoya tous ses musiciens (les Mothers of Invention d'origine) pour la raison qu'ils n'étaient pas assez bons pour jouer sa musique, qui se complexifiait toujours plus avant. Rien que la liste de ses batteurs dans les années qui suivent donnent le tournis : Aynsley Dunbar, Chester Thompson (parfois accompagné de Ralph Humphrey), Terry Bozzio, Vinnie Colaiuta, Chad Wackerman. En fait, Zappa fut au rock ce que Miles Davis fut au jazz : un formidable révélateur de talents. Et comme pour Miles Davis, chaque nouveau groupe fut un nouveau style, une nouvelle source de compositions et d'arrangements. Et bien sûr, Zappa fut aussi un immense guitariste. Mais cela est une autre histoire...
Pour une analyse plus systématique de la musique de Zappa, voir ce site : http://www.zappa-analysis.com

source : wikipédia
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