Peter Philips est un compositeur et claviériste — virginaliste et organiste — né entre le 5 août 1560 et le 4 août 1561, probablement à Londres, et décédé à Bruxelles en 1628.
Sa première composition connue, une Pavana pour clavier datée de 1580 (vraisemblablement la seule qu'il composa sur son sol natal), fut extrêmement populaire, notamment grâce aux arrangements que d’autres musiciens en firent, parmi lesquels Morley, Dowland et Sweelinck. Au début du mois d’août 1582, Philips fuit l’Angleterre « pour la foy catholique ». Il arrive en octobre à Rome où il est accueilli au Collège Anglais. Après quelques jours de repos, Philips est engagé par le Cardinal Alessandro Farnese au service duquel il reste durant trois années. Dans le même temps, Philips preste comme organiste au Collège. Au mois de février 1585, Lord Thomas Paget, célèbre aristocrate anglais, catholique romain réfugié lui aussi, arrive au Collège. Philips entre à son service, et part avec lui en mars; ils voyagent durant cinq années, visitant successivement Gênes en septembre 1585, Madrid en octobre de la même année, et la France en septembre 1586. Ils passent l’année 1587 et la première moitié de l’année suivante à Paris, à part un bref séjour à Bruxelles au mois de mars 1588. Au mois de juin 1588, Paget et Philips arrivent à Anvers, et en février 1589, ils s’installent à Bruxelles. Lord Paget meurt un an plus tard; Philips s’installe alors à Anvers. À cette époque, il gagnait péniblement sa vie en apprenant aux enfants à jouer du virginal. En 1593, il se rend à Amsterdam, très probablement pour rencontrer Sweelinck, autre grand claviériste et compositeur de l’époque. Durant son voyage de retour, Philips tombe malade et reste pendant trois semaines à Middelburg pour s’y reposer. Un compatriote anglais, Roger Walton, en profita pour dénoncer Philips aux autorités hollandaises, l’accusant d’être complice d’un complot contre la vie de la Reine Elizabeth. Walton, Philips et un autre accusé, Robert Pooley, furent arrêtés et conduits à La Haye pour y être interrogés et attendre le rapport de Londres. En prison, Philips composa la Pavane & Gaillarde Dolorosa. L’enquête blanchit Philips, qui fut relâché et rejoignit Anvers. En 1597, l’Archiduc Albert admet Philips comme membre de sa Maison. L’année suivante, il fait éditer un Livre de Madrigaux à huit voix. Quelques années plus tard, Philips commence à composer de la musique sacrée, dont les premiers exemples sont trois motets publiés dans une anthologie à Munich en 1609. Quatre ans plus tard, Phalèse imprime la première grande collection de musique sacrée de Philips, les 69 Cantiones sacrae pro praecipuis festis totius anni et commini sanctorum à cinq voix. En 1613, deux autres séries sont publiées, les 30 Cantiones sacrae pour huit voix et l’ensemble des 31 motets à deux ou trois parties avec continuo, les Gemmulae sacrae. Une autre série de motets à deux et trois voix avec continuo, les Deliciae sacrae dédiés à Albert et Isabelle, suit en 1616. À Bruxelles, Philips jouit de la présence d’excellents collègues à la chapelle royale, dont John Bull, arrivé d’Angleterre en 1613 afin d’échapper à un procès pour adultère. Auparavant, Philips a presque certainement rencontré un autre très célèbre musicien, Frescobaldi, lors du séjour que celui-ci effectue à Bruxelles en 1607-08. La dernière publication de Philips comprend 106 motets pour une, deux et trois voix, tous avec continuo. Peter Philips a été assez célèbre de son vivant pour que sa musique ait pénétré jusqu’à Lisbonne et Stockholm. En outre, ce n'est évidemment pas par hasard si, lorsque Jan Bruegel de Velours peignit « L'Ouïe »[2], il représenta, bien en évidence, une partition des madrigaux à 6 voix de « Pietro Philippi, Inglese ».
L’œuvre de Peter Philips se divise en deux grandes catégories, qui correspondent à deux époques de sa carrière : l’œuvre instrumentale et l’œuvre vocale.
et 1605. Elles est constituée de musiques pour clavier et ensemble instrumental — une quarantaine d’œuvres.
source : wikipédia