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 Miles Davis (1926 1991)

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calbo
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Miles Davis (1926 1991) Empty
MessageSujet: Miles Davis (1926 1991)   Miles Davis (1926 1991) Icon_minitimeLun 30 Avr - 21:03

Miles Dewey Davis III (25 mai 1926, Alton, Illinois - 28 septembre 1991, Santa Monica, Californie) est un compositeur et trompettiste de jazz américain. Miles Davis s'est non seulement distingué par sa virtuosité instrumentale, mais surtout par son originalité – jusqu’en 1975, il fut à la pointe de presque toutes les évolutions du jazz – et par son incroyable capacité à découvrir et à s'entourer de jeunes talents. Son jeu se caractérisait par une extrême sensibilité musicale et, notamment, la fragilité qu'il arrivait à donner au son. Il a marqué l'histoire du jazz et de la musique du XXe siècle à jamais. Presque tous les grands noms du jazz des années 1950 à 1970 travaillèrent avec lui. La formation de Miles est devenue un véritable laboratoire au sein duquel se sont révélés les talents de la nouvelle génération et les nouveaux horizons de la musique moderne ; on peut notamment citer Sonny Rollins, John Coltrane, Julian "Cannonball" Adderley et Bill Evans durant les années 1950. Dans les années 1960 et 1970, ses sidemen se nomment Herbie Hancock, Wayne Shorter, John McLaughlin, Keith Jarrett, Tony Williams ou encore Joe Zawinul ; c'est avec eux qu'il s'oriente vers la « fusion » du rock et du jazz, dont il reste l'inventeur. Un concert de Jimi Hendrix sera déterminant pour sa démarche de l'époque. Nombre de musiciens qui passeront par ses formations dans les années 1960 et 1968 formeront ensuite les groupes emblématiques du jazz-rock fusion : notamment Weather Report, animé par Wayne Shorter et Joe Zawinul, le Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin, et Return to Forever de son pianiste Chick Corea. Miles Davis est un des rares jazzmen et l'un des premiers noirs à s'être fait connaître et accepter par l'Amérique moyenne, remportant même le trophée de l'homme le mieux habillé de l'année du mensuel GQ pendant les années 1960. Comme Louis Armstrong, Miles Davis est ce phénomène curieux, une superstar du jazz, pour le meilleur et pour le pire. Mais à la différence de son glorieux aîné qui avait recherché l'intégration à la culture grand public dominée par la population blanche, le parcours musical de Miles Davis s'accompagna d'une prise de position politique en faveur de la cause noire et d'une lutte permanente contre le racisme, menée avec la colère permanente d'un homme au caractère réputé ombrageux. En 1985, il participe à l'album Sun City contre l'Apartheid à l'initiative de Steven van Zandt. En France, c'est l'enregistrement de la musique du film Ascenseur pour l'échafaud (1957) qui l'a rendu célèbre. Son dernier album, paru en 1992, laisse éclater ses influences rap.
Le 25 mai 1926, Miles Dewey Davis II marié à Cléota Henry, qui joue du piano et du violon, donne naissance à Dewey Davis III, à Alton (Illinois), sur les bords du Mississippi, dans un milieu familial aisé et mélomane (Sa grand-mère maternelle était professeur d'orgue dans l'Arkansas). Sa famille déménage pour s'installer à East Saint-Louis (Illinois), où son père a ouvert un cabinet de dentiste, et où un ami de son père lui offre une trompette pour laquelle il a un coup de foudre immédiat alors qu'il n'a que 9 ans. Il se passionne pour le sport, baseball, football américain, basket-ball, natation, boxe. À l'âge de 10 ans il commence à jouer de la trompette et il suit avec grand intérêt son émission radiophonique de jazz préférée de Harlem Rhythms. En 1939, il prend des cours de trompette jazz avec Elwood Buchanan et joue dans l'orchestre de son école dont il est le plus jeune élément. En 1941, il devient pro en s'inscrivant dans un syndicat de musiciens. Il commence à avoir une petite réputation régionale tout en continuant d'aller au lycée. En 1942, il fait la connaissance, d'Irene Birth, sa première vraie petite amie qui le défie d'appeler Eddie Randle pour se faire engager dans son orchestre de rhythm'n'blues des Blue Devils. Il est engagé. L'orchestre joue entre East Saint-Louis et Saint Louis (Missouri) du Duke Ellington, Lionel Hampton ou Benny Goodman. Des musiciens célèbres viennent les écouter : Roy Eldridge, Kenny Dorham, Benny Carter et surtout Lester Young, idole des saxophonistes et modèle de Miles. Il a une fille, Cheryl, tout en continuant à aller au lycée. Ses parents divorcent et ses relations avec sa mère se dégradent.
En 1944, à 18 ans, il obtient en juin son diplôme de fin d'études et quitte les Blue Devils pour se faire engager par le groupe de la Nouvelle-Orléans des Six Brown Cats d'Adam Lambert puis par le big band de Billy Eckstine qui réunit les musiciens les plus modernes du moment dont le trompettiste bebop jazz Dizzy Gillespie et le saxophoniste Charlie Parker. Son père achète un ranch de cent vingt hectares dans l'Illinois et lui paye à la rentrée 1944 des études à la célèbre école de musique Juilliard de New York où il s'ennuie immédiatement et y côtoie les trompettistes Freddie Webster et Fats Navarro. Il fréquente le Minton's dans la 118e rue de New York où les noirs inventent ce qui se joue dans les clubs de jazz de Manhattan. Il retrouve Dizzy Gillespie et Charlie Parker dit Bird qui seront ses professeurs et qu'il ne quittera plus de l'année à une jam-session à Harlem. Bird le présente à Thelonious Monk. Le 24 avril 1945, il enregistre en studio ses quatre premiers morceaux de musique sérieux avec un quintette accompagnant le chanteur Rubberlegs (« jambes de caoutchouc ») sous la direction du saxophoniste Herbie Fields. En octobre, il fait partie du quintette de Charlie Parker (à la place de Dizzy Gillespie) avec qui il enregistre le 26 novembre. Le 28 mars 1946, Miles enregistre une seconde fois avec Charlie Parker qui est au sommet de son succès, les classiques Moose The Mooche, Yardbird Suite, Ornithology, Night In Tunisia puis il part en tournée avec Billy Eckstine. Sa sonorité douce et le calme de son jeu s'opposent à la véhémence de Charlie Parker. Le magazine Esquire le proclame « Nouvelle Star de la Trompette Jazz ». Le 8 mai, Miles compose et enregistre sa première composition personnelle, Donna Lee, qui attire l'attention du célèbre arrangeur Gil Evans. Deux mois plus tard, il enregistre pour la première fois en temps que leader de groupe. Il se trouve en même temps des nouveaux amis du monde des jazzmen, l'alcool, la cocaïne et l'héroïne dont il devient dépendant. Le 18 septembre 1948, à la tête d'un nonette, il assure la première partie du spectacle de Count Basie au Royal Roost de New York. Miles se rapproche de plus en plus de Gil Evans à son club de la 55e rue de New York et de Gerry Mulligan tandis qu'il s'éloigne de Charlie Parker. Ils créent tous les trois le Cool Jazz avec leur album séminal Birth of the cool et les titres Godchild, Move, Budo, Jeru, Boplicity et Israel. En 1949, il effectue son premier voyage à l'étranger, en France, à Paris, où il rencontre Jean-Paul Sartre, Boris Vian, Pablo Picasso, Juliette Gréco et où il participe le 8 mai au Festival International de Jazz à Paris, salle Pleyel, avec son orchestre qu'il co-dirige avec le pianiste Tadd Dameron. De retour à New York, il rencontre Walter Bishop Jr, Jackie McLean, Philly Joe Jones, Sonny Rollins et utilise des drogues dures. En mai 1950, il enregistre avec Sarah Vaughan. En 1952, à 26 ans, il joue avec Sonny Rollins et un autre jeune saxophoniste, John Coltrane, à l'Audubon Ballroom de Manhattan à New York et en septembre il joue en Californie près de Los Angeles avec Max Roach et Charles Mingus où il rencontre Chet Baker.
À peine cinq ans plus tard, il enregistre Walkin' (1954), l’album qui marque la réaction hard bop contre le cool jazz qu’il a lui-même lancé. En juin 1954, il enregistre en compagnie de Sonny Rollins et d'Horace Silver les futurs classiques du Hard Bop composés par Rollins, Airegin, Oleo et Doxy. Le 24 décembre, il participe à une séance mémorable avec Thelonious Monk. Une brillante rencontre entre deux grands maîtres du "silence" en musique. En 1955, il forme son premier grand quintet, avec John Coltrane au saxophone ténor, Red Garland au piano, Paul Chambers à la guitare basse et Philly Joe Jones à la batterie . Pour beaucoup de critiques et d’amateurs, ce quintet fait partie des plus brillants groupes du mouvement hard bop. On surnomma à l’époque sa section rythmique "The Rythm Section". Ce qui évoque le degré d’excellence atteint par ce trio d’une cohésion exceptionnelle. Ils enregistrent une série d’albums pour le label Prestige : Cookin’, Relaxin’, Steamin’ et Workin' (1956) et le remarquable 'Round About Midnight (1955) pour Columbia Records. La signature avec ce grand label est pour Miles Davis une consécration. Une signature qu’il doit à sa performance au Newport Jazz Festival 1955. En 1958, il enregistre Milestones, son quintet devient sextet avec l'apparition de Julian "Cannonball" Adderley au sax alto. Cet album introduit les premiers éléments de musique modale, en particulier dans le morceau-titre. Quelques jours après, il enregistre sous la direction de Cannonball Adderley le superbe album Somethin' Else. Une de ses rares séances en tant que sideman. L'album comprend notamment une splendide version d’Autumn Leaves (Les Feuilles mortes). Parallèlement, il poursuit sa collaboration avec Gil Evans et enregistre des albums orchestraux qui connaîtront un immense succès critique et commercial : Miles Ahead (1957), Porgy and Bess (1958) et Sketches of Spain (1959-1960). En 1959, Miles Davis signe son chef-d’œuvre avec Kind of Blue, un album improvisé autour de trames qu'il a composées. Par rapport au sextet qui a enregistré Milestones, il y a plusieurs modifications. Le pianiste Bill Evans, plus apte à suivre les orientations modales du leader, remplace Red Garland et Jimmy Cobb prend le fauteuil de batteur à Philly Joe Jones. Le pianiste Wynton Kelly est invité sur le titre bluesy de l’album Freddie Freeloader, nouvelle preuve que rien n’a été laissé au hasard pour la réalisation de cet album. L'album est considéré comme le chef-d’œuvre du jazz modal et l'un des meilleurs –et des plus populaires!- disques de jazz jamais enregistrés. Jimmy Cobb disait que ce disque «avait dû être composé au paradis». En mars 1960, Miles tourne en Europe avec Coltrane, Wynton Kelly au piano, le fidèle Paul Chambers à la guitare basse et Jimmy Cobb à la batterie. Ils donnent notamment un concert mémorable à l'Olympia de Paris le 21 où Coltrane est hué par une bonne partie du public irritée (!) par les explorations audacieuses du saxophoniste. En avril 1960, Coltrane quitte Miles Davis. Miles retourne en Europe et à l’Olympia en octobre, en compagnie du saxophoniste parkérien Sonny Stitt. Le jeu de Miles se montre plus agressif et aussi plus proche d’un hard bop orthodoxe. Le mélodieux Hank Mobley tiendra le difficile rôle de remplaçant de Trane à partir de 1961 alors que Wynton Kelly est le pianiste du groupe. On peut l’entendre dans quelques titres de l’album Someday My Prince Will Come et dans les disques Live Miles Davis In Person: Friday Night & Saturday Night at the Blackhawk. C'est aussi à cette époque qu’apparaît le free jazz, genre musical que Miles, qui pour une fois n’a pas lancé le mouvement, s’ingénie à critiquer de manière particulièrement caustique et bruyante, tout en s’entourant petit à petit, de manière nettement plus discrète, de (parfois très) jeunes gens fortement influencés par ce courant musical. C’est le cas du saxophoniste George Coleman et surtout de la nouvelle rythmique composée par Herbie Hancock (piano), Ron Carter (guitare basse) et le très jeune, à peine 18 ans à l’époque, Tony Williams (batterie). Ces musiciens apparaissent pour la première fois aux côtés de Miles sur l’album Seven steps to heaven (1963). Miles et son groupe partent de nouveau en tournée en Europe en juillet 1963, puis se produisent au Lincoln Center de New York le 12 février 1964. Un concert qui sera publié sous forme de deux disques Four & More et My Funny Valentine. En juillet, le saxophoniste Sam Rivers, très proche du free jazz, remplace George Coleman. Il va participer avec le groupe à une tournée au Japon.
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MessageSujet: Re: Miles Davis (1926 1991)   Miles Davis (1926 1991) Icon_minitimeLun 30 Avr - 21:03

En septembre 1964, le saxophoniste, compositeur et arrangeur Wayne Shorter, qui avait déjà officié au sein des Jazz Messengers de Art Blakey, rejoint le groupe. Miles trouve enfin le saxophoniste qui va mener sa musique vers de nouveaux sommets. Il va plus tard déclarer, dans Miles : L’autobiographie’’, "Avoir Wayne me comblait parce que je savais qu’avec lui, on allait faire de la grande musique. C'est ce qui est arrivé, très vite.". Shorter prend ainsi rapidement le rôle principal dans l’élaboration de la musique du quintette. Herbie Hancock a expliqué cette transformation : "Dans le quintette, à partir du moment où Wayne Shorter est arrivé, on s’est consacré à un travail de couleurs, aux accords substitués, aux phrasés et surtout à l’utilisation de l’espace, c’est-à-dire au placement des notes que l’on jouait par rapport à ce que jouaient les autres musiciens du quintette." Miles éprouve quelques difficultés pour s’adapter à la vivacité de ces jeunes musiciens mais cette prise de risque n’est pas la première dans la carrière de Miles et montre sa capacité à réinventer sans cesse son style. Il raconta dans Miles : L’autobiographie son expérience avec ce groupe : "Si j’étais l’inspiration, représentais la sagesse et assurais l’homogénéité du groupe, Tony en était le feu, l’étincelle créatrice ; Wayne était l’homme des idées, le concepteur intellectuel ; Ron et Herbie en étaient les ancrages. Je n’étais que le leader qui avait rassemblé tout le monde. Ils étaient jeunes mais, même si je leur apprenais certaines choses, ils m’en apprenaient d’autres, sur la new thing, sur le free (…) J' apprenais quelque chose chaque soir avec cette formation, d' abord parce que Tony Williams était un batteur progressiste. Le seul membre d’un de mes orchestres qui m’ait dit un jour : « Bon Dieu, Miles, pourquoi ne travailles-tu pas [ton instrument] ? » Il faut dire qu’en essayant de tenir la dragée haute à ce jeunot, je ratais des notes. Il m’a donc poussé à retravailler mon instrument, puisque je m’étais dispensé de cette discipline sans même m’en rendre compte (…) Chaque nuit, Herbie, Tony et Ron rentraient dans leur chambre et discutaient jusqu'au petit matin de ce qu’ils venaient de jouer. Le lendemain, ils remontaient sur scène et jouaient différemment. Et moi, soir après soir, il fallait que je m'adapte…" Peu après sa création, le quintette part en tournée en Europe. Le quintette enregistre son premier disque studio ESP en janvier 1965. En décembre, le passage du quintette au club de Chicago le "Plugged Nickel" est enregistré. Alors que les albums studios sont constitués uniquement de compositions originales, le groupe reprend les standards du répertoire de Miles Davis (All of You, My Funny Valentine…) en concert. Lors de ces concerts, on entend le groupe à son meilleur. Shorter y montre toutes ses qualités de soliste et la section rythmique brille par sa cohésion et son inventivité prodigieuses. En octobre 1966, le groupe grave, ce que beaucoup considèrent comme son chef-d’œuvre, l’album Miles Smiles. Suivent en 1967, les albums Sorcerer et Nefertiti et en 1968, Miles In The Sky et Filles de Kilimanjaro.
Alors que le rock et le funk se développent, Miles Davis va initier l'essor d'un jazz de style nouveau, fusionnant le son électrique de la fin des années 1960 avec le jazz. Ce nouveau style, déjà ébauché sur les derniers albums du quintette, s’affirme de manière fracassante avec les albums In a Silent Way (1969) et surtout Bitches Brew (1970). Miles s'entoure de jeunes musiciens qui seront bientôt les chefs de file du jazz fusion tels le guitariste britannique John McLaughlin et le claviériste d’origine autrichienne Joe Zawinul. L'apport de l’électricité s'accompagne par une approche encore plus ouverte de l'improvisation. Donnant aux musiciens de simples esquisses de thèmes, ils leur offrent une plus grande liberté dans l'improvisation. Ces deux albums voient aussi le producteur Teo Macero prendre une place centrale dans le processus de création. Les morceaux ne sont plus enregistrés d'un seul tenant, l'album devient le résultat d'un collage d'extraits des prises de studio. Avec ces deux albums, Miles Davis provoque une vraie révolution dans le monde du jazz et rencontre un vrai succès populaire. Bitches Brew se vend à plus de 500 000 exemplaires. À la suite des séances de Bitches Brew, Miles ajoute à son groupe des sitars et des tablas. Les titres issus de ces séances (Great Expectations, Orange Lady, Lonely Fire) seront publiés en 1974 seulement dans l’album Big Fun. À partir de 1970, la musique de Miles est de plus en plus marquée par le funk. Pour Miles Davis, le funk, porté par James Brown et Sly & The Family Stone, est la nouvelle musique du peuple noir au contraire du Blues qu’il déclare "vendu aux blancs". Le virage électrique est motivé à la fois par des raisons artistiques et commerciales. Miles tend à séduire un large public notamment la jeunesse noire. Il embauche ainsi deux grands pourvoyeurs de groove, le bassiste Michael Henderson et le batteur Billy Cobham qui vont participer à l' enregistrement de l' album A Tribute to Jack Johnson. Le 29 août 1970, il participe à l’historique Festival de l'île de Wight. Le groupe, un des meilleurs de toute sa période électrique, est constitué de Gary Bartz aux saxophones soprano et alto, Chick Corea et Keith Jarrett aux claviers, Dave Holland à la basse, Jack DeJohnette à la batterie et Airto Moreira aux percussions. Il joue en outre cette même année de nombreuses fois au Fillmore East de New York et au Fillmore West de San Francisco. Du 16 au 19 décembre 1970, Miles enregistre son groupe dans un club de Washington, le Cellar Door. En octobre-novembre 1971 il effectue une tournée en Europe avec Gary Bartz, Keith Jarrett et Michael Henderson. En 1972, paraît l’ambitieux On The Corner qui tente, selon la formule de Frédéric Goaty (in Jazz Magazine), « de faire groover ensemble Sly Stone et Stockhausen » ! On The Corner et Jack Johnson eurent du mal à trouver leur public à l’époque. Rejetés par la plupart des critiques de jazz, ils ne parviennent pas non plus à séduire la jeunesse noire. Ils sont aujourd’hui considérés comme d’authentiques chefs-d’œuvre du jazz-funk. Durant cette période, Miles utilise la pédale wah-wah pour distordre le son de sa trompette. Son jeu est plus axé sur l’aspect rythmique. La période dite « électrique » de Miles fait exploser les codes classiques du jazz, à savoir « exposition du thème - soli - réexposition du thème ». Toutefois, il conserve une démarche jazz et ce à deux niveaux : la recherche constante d'une nouvelle approche de la musique (déstructuration - restructuration) et la part belle faite à l'improvisation. Le 8 juillet 1973, Miles Davis joue pour la première fois sur la scène du Montreux Jazz Festival avec Dave Liebman aux saxophones, Pete Cosey et Reggie Lucas aux guitares et Al Foster à la batterie. Miles Davis se rend ensuite en France, Suède, Allemagne et Autriche. Le 30 mars 1974, Miles joue sur la scène du Carnegie Hall de New York. Sa musique a encore évolué vers un jazz-funk toujours plus libre et déstructuré. Le surprenant guitariste hendrixien Dominique Gaumont est invité lors de ce concert que l’on peut entendre dans le disque Dark Magus. Le 1er février 1975, Miles Davis donne deux concerts à Tokyo au Japon qui paraîtront sous la forme de deux doubles disques Agharta et Pangaea. Le groupe est formé de Sonny Fortune aux saxophones et à la flûte, des guitaristes Pete Cosey (soliste) et Reggie Lucas (rythmique), du bassiste Michael Henderson, du batteur Al Foster et du percussionniste James Mtume. Ces disques sont la parfaite conclusion de cette période créatrice très riche. En 1975, Miles Davis quitte la scène pour des motifs de santé. Ce départ ne suffira cependant pas à faire taire les rumeurs croustillantes (et à peu près invérifiables) au sujet de sa vie privée qui abondent durant cette période.
Il refait surface en 1981 avec l’album The Man with the Horn. Au cours des années 1980, il enregistre des albums de jazz-rock fusion très funk avec des groupes qui, selon sa bonne habitude, sont formés de jeunes inconnus qui feront carrière (Marcus Miller, John Scofield, Mike Stern, etc.). À partir de ce moment, Miles Davis sera aussi un « initiateur », un « passeur » qui permettra à de nombreux amateurs de musique plus « rock » de découvrir la beauté d'un silence, d'une respiration au sein d'une harmonie gorgée d'émotions et d'énergie. Grâce à lui, le jazz, terme qu'il trouvait de plus en plus restrictif, pouvait toucher un public plus large et continuer ainsi à se renouveler. Dans la seconde partie des années 1980 il collabore également avec Prince, mais à ce jour pratiquement aucun enregistrement studio n'a émergé de ces sessions. Lors de visites guidées des studios Paisley Park au début des années 2000, il était indiqué aux visiteurs que le coffre fort des studios renferme « les légendaires sessions enregistrées avec Miles Davis ». Il existe toutefois un disque et une vidéo non autorisés qui témoignent du concert que Prince organisa le 31 décembre 1987 à Paisley Park où Miles fît une brève apparition. On peut regretter qu'à cette occasion Prince ne laissa pas plus de place à Miles pour s' exprimer pleinement. Dans son dernier album, Doo-bop, sorti en 1991, il collabore avec des musiciens de hip-hop, qui apportent la section rythmique et des chanteurs de rap. Le génie de Miles Davis peut se résumer en trois points : un son, une capacité à s'entourer de musiciens dont il savait tirer le meilleur et une conception progressiste de la musique. Citons pour conclure la fin de l'éditorial de François-René Simon paru dans le hors série de Jazz Magazine d'octobre 1991 consacré à Miles Davis : «Jazzman de la fin qui approche» comme l'appelle Jacques Réda, maintenant qu'elle est là pour lui cette fin, soudain une angoisse : qui pour faire reculer la fin du jazz, désormais?» Le 28 septembre 1991, il meurt à l'âge de 65 ans à l'hôpital St John de Santa Monica près de Los Angeles ou il était entré pour un bilan médical complet suite à toutes sortes d'ennuis de santé. Il est enterré au cimetière de Woodlawn de New York.

source : wikipédia
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