Claudio Abbado est un chef d'orchestre italien, né le 26 juin 1933 à Milan.[
En entendant à l'âge de sept ans, à la Scala de Milan, les Nocturnes de Debussy, il décide qu'il sera chef d'orchestre.[réf. nécessaire] Après des études au conservatoire de Milan, au cours Carlo Zecchi à Sienne, c'est à Vienne qu'il se perfectionne à la direction d'orchestre avec Hans Swarowsky et participe dans les chœurs aux concerts de l'Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par les plus grands, Hermann Scherchen, Josef Krips, Bruno Walter ou Herbert von Karajan. En 1958, il remporte le concours Koussevitzky à Tanglewood. Il débute à la Scala de Milan en 1960. Le prix Dimitri Mitropoulos de l'Orchestre philharmonique de New York (1963) et son travail avec Leonard Bernstein marquent le début de la grande reconnaissance. En 1965, à Salzbourg, ce sont les prémices de son parcours avec l'Orchestre philharmonique de Vienne et avec Gustav Mahler (avec sa Deuxième Symphonie dite « Résurrection ») et avec l'Orchestre symphonique de Londres. Ses premiers enregistrements sont publiés en 1967 chez Decca et Deutsche Grammophon.
De 1968 à 1986, il est directeur musical de l'Orchestre du théâtre de La Scala de Milan. Artiste engagé et impliqué dans son temps, il collabore avec Paolo Grassi et les plus grands metteurs en scène tels Giorgio Strehler, Youri Lioubimov, Jean-Pierre Ponnelle et Andrei Tarkovski ; ses prises de positions contre l'intervention américaine au Viêt Nam ou contre l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie lui valent l'inimitié d'une grande partie de la classe politique. Malgré tout, cette période de treize années sera la plus riche de l'institution italienne : l'approche musicale du chef italien va faire merveille dans les opéras de Giuseppe Verdi montés alors, de Macbeth, Simon Boccanegra, Aïda, Un Bal masqué à Don Carlos. Son ouverture d'esprit guide le choix d'œuvres rarement exécutées, de compositeurs de l'École de Vienne, d'Igor Stravinski, Béla Bartók, de plus contemporains tels Luigi Nono. Avec son ami le pianiste Maurizio Pollini puis plus tard Rudolf Serkin, une de ses préoccupation est de démocratiser l'accès à la musique pour les auditeurs, mais aussi pour les jeunes musiciens, pour lesquels il créera, entre autres, l'Orchestre de jeunes de la Communauté européenne, l'Orchestre de jeunes Gustav Mahler ou s'investira dans sa fonction de directeur artistique de l'Orchestre de chambre d'Europe.
De 1979 à 1987, comme chef principal de l'Orchestre symphonique de Londres, il trouve un instrument idéal pour son éclectisme musical, une période d'une Carmen de Georges Bizet exceptionnelle. En 1987, il occupe le poste de directeur général de la musique à Vienne, à l'opéra, avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, où il dirige Verdi, Beethoven, Schubert, Berg, Rihm, Nono, Kurtág, Debussy etc.
Il est élu chef principal de l'Orchestre philharmonique de Berlin en 1989. Il va au cours de cette période élargir considérablement le répertoire de cet orchestre, rajeunir l'effectif et l'esprit de groupe. En assouplissant la rigidité sonore et stylistique de l'orchestre héritée de Herbert von Karajan, il va travailler pour la postérité en ré-enregistrant ses œuvres fétiches, complétant sa riche discographie avec des œuvres de Ludwig van Beethoven, de Johannes Brahms en passant par Gustav Mahler, mais aussi de moins connues de Franz Schubert, Robert Schumann ou Modest Moussorgski. Il ouvre également le répertoire du Festival de Pâques de Salzbourg, où il ne succède à Karajan au poste de directeur musical qu'en 1994. Alors qu'il est « de facto » le chef le plus influent et le plus important de l'heure, sans considération pour sa gloire et les intérêts commerciaux qui ont une importance prépondérante dans la musique, il quitte volontairement l'orchestre en 2002. Il dirige alors de rares concerts très attendus dans des œuvres choisies et approfondies avec au programme Mozart, Beethoven, Debussy, Bach ou Mahler. Alors que ses concerts ont toujours été beaucoup plus représentatifs de son art que ses enregistrements, ses interprétations sont alors transcendées par sa philosophie de l'existence encore enrichie par ses graves ennuis de santé.
En chef aimé et respecté, en catalyseur, capable de transcender les égocentrismes de l'époque, en août 2003 à Lucerne pour le festival, fidèle à l'idée d'Arturo Toscanini en 1938 il forme encore un orchestre, l'orchestre du Festival de Lucerne avec des instrumentistes des orchestres qu'il a si souvent dirigés (les orchestres philharmoniques de Berlin, de Vienne), ses orchestres (l'Orchestre de chambre d'Europe, l'Orchestre de chambre Gustav Mahler) et aussi de grands solistes, redevenus modestes instrumentistes, il va donner des concerts historiques et encore une fois la 2e symphonie de Gustav Mahler puis en 2004, Tristan et Isolde de Richard Wagner. Abbado est l'un des chefs d'orchestre les plus importants de toute l'histoire de la direction d'orchestre : non seulement par l'étendue de son répertoire (de Claudio Monteverdi à Pierre Boulez) mais aussi par son énergie, son charisme, l'originalité de son art, sa profonde musicalité, traversés d'un enthousiasme, d'une générosité, d'un humanisme et d'une éthique rares.
source : wikipédia