Hugo Filipp Jakob Wolf, dit Hugo Wolf, né à Windischgraz (aujourd'hui Slovenjgradec en Slovénie) le 13 mars 1860 et mort à Vienne le 22 février 1903, est un compositeur autrichien-slovène.
Son père, Philipp, marchand de peaux et instrumentiste, lui enseigne le piano et le violon. Il fait ses études au Conservatoire de Vienne (le piano avec Wilhelm Schenner, l’harmonie et composition avec Robert Fuchs, puis Franz Krenn) entre 1875 et 1877, date où il est renvoyé pour indiscipline. C’est au conservatoire, où il étudie avec Gustav Mahler, qu’il découvre la musique de Richard Wagner, une révélation qui le poussera à rencontrer Wagner pour lui présenter ses premiers essais. En 1876, il compose son premier opéra, le König Alboin et en 1884 sa seule symphonie, le Quatuor à cordes en ré mineur, dont seuls le scherzo et le finale sont complets. En 1879, il rencontre Johannes Brahms pour lui présenter ses compositions : le contact entre les deux hommes n’est pas bon, et l’antipathie de Wolf envers Brahms, qu’il qualifie de « pédant nordique », ne se démentira pas. Nommé second chef d’orchestre à Salzbourg en 1881, il quitte ce poste au bout de quelques mois. Entre 1884 et 1887, il est critique musical pour le Salonblatt, une revue viennoise. Il y affiche un virulent parti-pris pour Wagner et Liszt, contre Brahms et la musique italienne admirée à l’époque. À partir de 1887, il se consacre entièrement à l’étude et à la composition, dans une succession de phases d’intense création et de périodes d’abattement total. Son poème symphonique, Penthésilée, n’est pas accueilli avec le succès qu’il espérait. En 1888, son séjour à la villa Perchtoldsdorf, près de Vienne, s'avère particulièrement fécond, puisqu’il y produit plus de la moitié de son œuvre. En 1897, sa santé mentale défaillante l’oblige à entrer à l’asile, où il finit ses jours. Il meurt à Vienne à l’âge de 43 ans. Wolf, digne successeur de Schubert dans l’art du lied, qu’il conçoit comme des poèmes symphoniques miniatures, porta le lied à des sommets de raffinement et de complexité jamais atteints et réussit une saisissante fusion de la poésie et de la musique dans ses presque 300 lieder. Wolf mit en musique les textes des grands poètes allemands comme Eduard Mörike, Joseph von Eichendorff et Johann Wolfgang von Goethe. Ses livres de lieder espagnols (1891) et italiens (2 volumes, 1891 et 1896) rassemblent des poèmes allemands sur des thèmes espagnols et italiens. Hormis les lieder, Wolf a aussi écrit pour quatuor à cordes (1879-80), une Sérénade italienne (1892), et un opéra Der Corregidor (Le Gouverneur, 1895).
De 1887 à 1896, Wolf s’affirme comme l’un des maîtres du lied. Il préfère au lieu de lied l’appellation Gedichte für Stingstimme und Klavier (Poème de... pour voix et piano). Pour ses Gedichte, il s'est adressé aux poètes anciens comme Goethe, Mörike, Eïchendorff, Gottfried Keller et Heine. Sa déclamation du chant donna naissance à une ligne mélodique nouvelle : le recitativo arioso. Correspondance entre les syllabes du texte et les temps fort de la mélodie. Mise en valeur des mots musicalement.
Il se détourne parfois de la courbe mélodique pour un débit vocal récitatif et s'oppose donc au grand compositeur du lied romantique.
En général, la mélodie va à la voix et le piano accompagne, mais Wolf inverse cette généralité. Il respecte le temps du lied (3 minutes), le fluide mélodique reste limité, le piano garde son grand rôle et les thèmes sont le plus souvent l'amour, la nature et la religion.
source : wikipédia