Retransmission de la radio par internet du 1er Juin en direct de l'opéra de Munich
Luisa Miller de Giuseppe Verdi avec :
Luisa Miller Krassimira Stoyanova
Il Conte di Walter Carlo Colombara
Rodolfo Ramón Vargas
Federica Elena Maximova
Laura Anaik Morel
Wurm Georg Zeppenfeld
Miller Paolo Gavanelli
Un Contadino Michael McBride
Chor der Bayerischen Staatsoper
Bayerisches Staatsorchester
Leitung: Massimo Zanetti
Acte 1
Dans l'ensemble la distribution est assez homogène. Stoyanova est une belle Luisa avec de très beaux aigus. Vargas dont j'avais entendu dire qu'il avait plus ou moins perdu sa voix me semble pourtant en forme et donne à entendre un rodolfo correct à défaut d'être transcendant. Maximova (Frédérica) a une fort jolie voix d'alto et c'est bien elle qui était la meilleure dans son duo avec Vargas. Colombara est un comte di Walter mordant et méchant à souhait; il m'avait déjà fait forte impression dans La sonnambula qu'il avait chanté à Lyon en Novembre dernier (retransmis par France Musique Le 2 Décembre suivant) en campant un très beau comte Rodolfo. Le point faible de ce premier acte est bien le Miller de Paolo Gavanelli qui est tendu au point de forcé dans les aigus. Sa dernière entrée "mia figlia sei tradita" est plus hurlée que chantée et c'est grand dommage car la voix semble correcte au demeurant. La direction de Massimo Zanetti est correcte dans l'ensemble mais manque quand même un peu de vivacité. Ceci dit il mène bien son monde et est relativement convaincant.
acte 2
Si la Luisa de Stoyanova est très toujours très en forme, le Wurm de Georg Zeppenfeld est très convaincant tant vocalement que scéniquement (même si l'on n'a pas les images); ce lâche qui ne sert que ses intérêts va payer de sa vie ses crimes. Il n'ose même pas se battre contre un Rodolfo désespéré et à qui Vargas donne enfin une dimension humaine son "quando le sere al placido" est superbe. Quant à Colombara l'aria et le duo qui suit avec Wurm confirme s'il en est besoin la grande forme de cet artiste. Maximova de son côté est une Frédérica toujours aussi séduisante même dans la jalousie. Zanetti a enfin trouvé l'inspiration dans ce deuxième acte et donne finalement à entendre de très belles choses.
acte 3
La Luisa de Stoyanova est déchirante dans ce dernier acte ou brisée par la perte de son amour elle songe au suicide. Stoyanova rend ici avec une force incomparable toute la douleur de son personnage. Gavanelli avait bien besoin d'un acte entier de repos pour donner un semblant de souffle à Miller qui trouve les mots justes pour réconforter sa fille désespérée et la convaincre de partir. Bien sûr il restait plus dans les médiums ce qui a grandement contribué à sauver ce qui pouvait l'être. Vargas a puisé au fond de lui même l'énergie qui lui a permis de sortir un grand et beau duo avec Luisa. Même si les rôle verdiens ne sont pas les mieux adaptés à sa voix il a quand même donné ce soir de très belles choses à entendre.