Clifford Benjamin Brown (ou de son surnom Brownie) est un trompettiste de jazz et compositeur américain né à Wilmington dans l'état de Delaware le 30 octobre 1930 et mort lors d'un accident de la route le 26 juin 1956. S'il fut également un musicien du bebop, c'est surtout dans le courant du hard bop qu'il s'est illustré. Dernier des huit enfants de la famille Brown, et dont le père rêvait d'avoir un descendant artiste de jazz, Clifford n'a pourtant commencé à jouer vraiment de la musique qu'à partir de 14 ans, lorsque son père Joe lui offre pour son anniversaire une trompette (qui attendait dans un écrin au fond d'un cagibi, mais qui, depuis quelques années attirait l'attention de l'adolescent). En 1944, Clifford Brown commence à suivre des cours auprès d'un trompettiste local : Robert «Boysie» Lowery (très doué et ami d'un certain John Birks Gillespie - plus tard connu sous le sobriquet de «Dizzy Gillespie»). A l'âge de quinze ans, Clifford , devenu lycéen , approfondit auprès de Lowery ses connaissances musicales de façon intensive (à la Howard High School , s'initiant même au piano, vibraphone et contrebasse.
Entre l'automne 1947 et le printemps 1948 commence une série de jam sessions où tous les musiciens amateurs viennent se mesurer à Brownie. Durant l'année 1948, il rencontrera également Miles Davis, Fats Navarro durant des déplacements à Philadelphie (Philly). Puis, lors de l'été 1949, le Gillespie Orchestra est annoncé à Wilmington. Malheureusement (ou heureusement pour Brownie), il manque une trompette au big band (Benny Harris est porté manquant). Robert Lowery, propose alors le nom de Clifford Brown comme remplaçant. Après cette soirée, Clifford décide de quitter le Deleware State College pour intégrer le Maryland State College où les classes de musiques y sont très réputées.
Bien avant la rentrée, Clifford Brown monte son propre groupe : Au saxophone alto : John Joyner; Au piano : Hasaan Ali; A la batterie : William Armstrong; A la contrebasse : Steve Davis
De concerts en jam sessions, Clifford Brown, durant cette année rencontre de nombreuses personnalités du jazz dont Jay Jay Johnson et Kenny Dorham. Il approchera le trompettiste de Charlie Parker : Red Rodney. Mais, en 1950 un premier accident de voiture l'immobilise pour un an et demi. A son retour, en 1952 il enregistre pour la première fois pour le combo de Chris Powell en tant que pianiste et trompettiste du groupe. En 1953, Il effectue un bref passage chez Jimmy Heath où il est remarqué par Tadd Dameron. Ce dernier lui demande d'enregistrer avec lui chez Prestige. C'est aussi à cette période que Brownie enregistre sous son nom pour la première fois sur le label Blue Note accompagné de Gigi Gryce, Charlie Rouse, Percy Heath et Art Blakey. Il accompagne aussi Dinah Washington dans quelques enregistrements .
Durant l'année 1953, Lionel Hampton engage Clifford Brown pour une tournée européenne au sein de son grand orchestre. A Stockholm, après un des concert officiel du Big Band Hampton, avec quelques uns des musiciens (Quincy Jones, Gigi Gryce, Jimmy Cleveland, Art Farmer, George Wallington), Clifford participe à un premier enregistrement clandestin (le 13 ou 14 septembre) à l'insu de Lionel Hampton (le contrat des musiciens stipule qu'ils n'ont aucun droit d'enregistrement sans la présence et le consentement du chef d'orchestre) en compagnie de l'élite des musiciens scandinaves (les saxophonistes Arne Domnerus (Arne Domnérus), Lars Gullin, le pianiste Bengt Hallberg, le tromboniste Ake Persson (Åke Persson) et le contrebassiste Gunnar Johnson. Puis, l'évènement se reproduit encore à Paris avec certains membres du Hot club de France, après le concert de clôture du big band donné à l'Ecole Normale, dans la nuit du 27 au 28 septembre, Jimmy Cleveland et plusieurs musiciens (à de rares exceptions presque tout l'orchestre de Lionel Hampton) se retrouvent en compagnie des trompettistes Fernand Verstraete, Fred Gérard, les saxophonistes Henry Bernard, Henry Jouot, le contrebassiste Pierre Michelot et le pianiste Henri Renaud pour un nouvel enregistrement pirate publié sous l'étiquette Vogue. De retour à New York, Lionel et Gladys Hampton renvoient Clifford Brown de l'orchestre. Engagé par Art Blakey au sein de ses Jazz Messengers en 1954, il participe entre autres, à un enregistrement mémorable au Birdland, le 21 février 1954 .
Six semaines après sa rencontre avec Max Roach, Clifford Brown forme le fameux quintet dont font aussi partie Teddy Edwards puis Harold Land et enfin Sonny Rollins aux saxophones , Carl Perkins puis Richie Powell (frère de Bud Powell) au piano, et George Bledsoe puis George Morrow à la basse. Leur collaboration débute par un concert au Tiffany Club d'Hollywood (selon certains) (à moins que ce ne soit au Pasadena Civic Auditorium" de Los Angeles). Parallèlement aux premiers enregistrements du quintet, il participe à deux séances en compagnie de West-coasters de renom: avec Zoot Sims, Bob Gordon, Russ Freeman, Shelly Manne, Herb Geller, Kenny Drew, Walter Benton, puis à quelques jam sessions... En fin 1954, il accompagne Sarah Vaughan "S.V. sings" et Helen Merrill "Helen Merrill with Quincy Jones". Ses derniers enregistrements en studio se font avec Sonny Rollins(le 22 mars 1956; pour l'album : "Sonny Rollins plus four". Suivent deux enregistrements "live" avec Max Roach, et une ultime jam session en compagnie de musiciens locaux après une brillante jam session au "Music City Club", à Philadelphie, Le 25 juin 1956. C'est la même nuit qu'advient le drame: alors qu'il se rend dans l'Indiana, il meurt d'un accident de la route (de même que Richie Powell).
Ce qu'il faut retenir de Clifford Brown c'est tout d'abord un jeu mélodieux, fait de précision. On peut le comparer à Fats Navarro. Il jouait à l'oreille. C'est d'ailleurs comme cela que lui a appris son mentor : Robert Lowery. Il a inspiré de nombreux disciples. Citons parmi eux Freddie Hubbard, Lee Morgan ou encore Wynton Marsalis. Malheureusement pour nous il ne reste que peu de traces de ses nombreuses représentations (concerts, jams, studios...). Clifford Brown était tellement modeste qu'il a cherché tout au long de sa courte carrière à se faire oublier. C'était un accompagnateur toujours à l'écoute, et aussi un soliste qui ne perdait jamais ses moyens et se mettait régulièrement en "difficulté" (sur le fil du rasoir) et s'en sortait avec brio. On peut très certainement le compter parmi les pilliers du Jazz (au sens de la construction et de l'évolution.
source : wikipédia