bossa nova (« nouvelle bosse », « nouveau truc », « nouvelle technique musicale » en portugais, traduit très souvent par erreur en « nouvelle vague » en français) est un style musical inventé par João Gilberto qui inspira un groupe d'étudiants et de musiciens à la fin des années 1950 dans les quartiers d'Ipanema et de Copacabana à Rio de Janeiro. En 1958, elle fut popularisée au Brésil par le disque Chega de Saudade, interprété par João Gilberto, composé par Antônio Carlos Jobim et écrit par Vinícius de Moraes. En 1963, grâce à la collaboration du João Gilberto avec le saxophoniste Stan Getz dans l’album Getz & Gilberto, la bossa nova remporta un succès planétaire avec l'inoubliable A Garota de Ipanema (The Girl from Ipanema, en anglais), interpreté par Astrud Gilberto, et devenue légendaire. De nos jours, loin d'être un style musical démodé, ce style musical est devenu partie intégrante du jazz et de nombreux artistes l'ont intégré à leur répertoire en créant de nouvelles compositions de bossa nova, agençant sensualité, douceur et romantisme à ce dérivé du samba.
L'arrivée de la bossa nova sur la scène musicale brésilienne ne peut s'expliquer sans la volonté de rejet de la musique populaire traditionnelle brésilienne de la part d'un petit groupe d'étudiants de Rio de Janeiro. Jusque dans les années 1950, la culture musicale au sein de la classe ouvrière brésilienne était composé principalement de sambas de type carnaval avec une utilisation massive des percussions comme accompagnement. Pour la classe moyenne, la forme dominante de chanson était les ballades plus connues sous le nom de samba-cançao, similaire aux boléros latino-américains, offrant des compositions simples, une harmonie standard, des voix douces et des textes sentimentaux, plus fréquemment mélodramatiques.
João Gilberto, avec la collaboration d’Antônio Carlos Jobim, apporta plusieurs innovations et modifications au samba traditionnel. La bossa nova n'a pas remplacé le samba mais offrit une alternative musicale aux classes moyennes et dirigeantes. En effet, la bossa nova alterne de nombreux paramètres stylististiques, recherchant une certaine intégration dynamique de la mélodie, une harmonie particulière et un rythme lent tout en diminuant le rôle du vocaliste en tant qu'élément central du morceau musical. En compensation d'un rythme binaire du samba répétitif, la bossa proposait des rythmes syncopés variés à la guitare ou au piano. Cette approche musicale contrastait nettement avec le style du samba-cançao. A felicidade (enregistré par João Gilberto en 1959), du film Orfeu Negro de Marcel Camus, est un excellent exemple de ce contraste. Dans cette chanson, le samba traditionnel de carnaval alterne avec les styles caractéristiques de la bossa nova. Pourtant, même si la bossa est fortement influencée par le jazz, Jobim s'est toujours considéré de tradition classique. C'est avec le disque Chega de Saudade, enregistré en 1958, que la bossa nova fut révélée au public brésilien. Dans ce disque, la voix douce et mélancolique de João Gilberto interprétait les chansons du compositeur Antonio Carlos Jobim et du poète Vinicius de Moraes. Le disque Getz/Gilberto, sorti en 1963, est considéré aujourd'hui comme le meilleur et le plus célèbre dans le style bossa nova. Les plus grands classiques de la bossa nova y sont regroupés : A garota de Ipanema, Corcovado, Desafinado, Só danço samba, O grande amor et Vivo sonhando. L'importance de la bossa nova dans l'histoire de la musique brésilienne et mondiale est indubitable. Elle a introduit des harmonies complexes, une relation étroite entre paroles et musique ainsi qu'une préoccupation générale pour l'arrangement et la forme musicale. Elle a influencé des mouvements ultérieurs comme le Tropicalisme et la MPB. Le répertoire de la bossa nova se compose essentiellement des chansons, tandis que la musique instrumentale est généralement appelée samba-jazz.
source : wikipédia